Ce précieux document est la pièce maîtresse de l’exposition Magna Carta – Loi, liberté et héritage, présentée au Musée canadien de l’histoire jusqu’au 26 juillet 2015.
Le Musée est la première halte de la tournée canadienne exclusive de six mois de cette exposition soulignant le 800e anniversaire de la Grande Charte (Magna Carta en latin), qui a jeté les bases de la démocratie moderne. La Magna Carta énonce quatre grands principes : nul n’est au-dessus des lois, pas même le roi; nul ne peut être détenu sans motif ni preuve; tous ont droit à un procès avec jurés; nul ne peut forcer une veuve à se remarier et à abandonner sa propriété – un premier pas de géant pour les droits de la femme.
Un document en évolution
L’influence de la Magna Carta est perceptible dans les libellés de la Charte canadienne des droits et libertés, de la Déclaration d’indépendance des États-Unis, de la Déclaration française des droits de l’homme et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, entre autres documents historiques.
Comme l’explique Bianca Gendreau, gestionnaire, Canada contemporain et le monde, à la division de la Recherche du Musée, « les visiteurs de l’exposition découvriront l’influence de la Magna Carta dans l’Histoire ainsi que sa pertinence constante au Canada et ailleurs dans le monde; ils constateront la nature évolutive du document. »
Restreindre le pouvoir monarchique
L’exposition présente aussi la Charte de la forêt, document d’accompagnement de la Magna Carta publié une première fois en 1217. Cette charte a permis de réduire considérablement la superficie de la forêt royale, qui couvrait environ le tiers de l’Angleterre à l’époque. Elle a aussi redonné aux hommes libres le droit de chasser dans la forêt royale et d’en cultiver les terres, en plus d’interdire les punitions sévères infligées pour les délits qui y seraient commis. La Charte de la forêt montrée dans l’exposition, également prêtée par la cathédrale de Durham, a été rédigée en 1300.
Des barons anglais désireux de limiter les pouvoirs arbitraires du roi Jean Ier ont conçu la première Magna Carta en 1215. Si le roi était mécontent à l’égard d’un baron, il pouvait alors confisquer ses terres, prendre ses proches en otages ou marier de force ses filles à des hommes de son choix. De plus, le roi Jean ne cessait de solliciter de l’argent auprès des barons pour financer de futiles campagnes militaires en France.
Lorsque les barons ont pris Londres en mai 2015, le roi Jean n’a guère eu le choix de céder à leurs exigences, contenues dans le document qui sera connu sous le nom de la Magna Carta. Si le roi Jean l’a rejetée au bout de quelques mois, la Magna Carta sera remise en vigueur par ses successeurs immédiats. Édicté par le roi Édouard Ier en 1300, l’exemplaire montré dans l’exposition est le mieux préservé parmi les sept qui restent de la version finale.
L’exposition a vu le jour grâce aux efforts déployés par les fondateurs de Magna Carta Canada, Len et Suzy Rodness, pour favoriser un dialogue national sur l’héritage de la Magna Carta et de la Charte de la forêt.
Image : Avers du grand sceau d’Édouard Ier que porte la Magna Carta édictée en 1300 par le souverain. © Chapitre de la cathédrale de Durham
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