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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

La collection William James Roué raconte l’histoire du Bluenose – et bien d’autres choses

Publié

1 févr. 2017


Ce plan montre la disposition de la fameuse et spectaculaire voilure du Bluenose. Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2016-H0034.17.2, IMG2016-0300-0001-Dm ©JER/WJRoue.ca. Avec droit d’utilisation.

Ce plan montre la disposition de la fameuse et spectaculaire voilure du Bluenose.
Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2016-H0034.17.2, IMG2016-0300-0001-Dm ©JER/WJRoue.ca. Avec droit d’utilisation.

Chaque objet a une histoire à raconter. C’est pourquoi une nouvelle acquisition est toujours un événement attendu au Musée. Récemment, grâce à la générosité de la famille Roué, nous avons acquis la collection William James Roué, qui fait découvrir aux Canadiens l’un des architectes navals les plus réputés du pays, William James Roué (1879-1970).

À quoi ressemblait la vie d’un architecte naval au carnet de commandes bien rempli au xxe siècle? Comment était aménagé son bureau? Quels outils utilisait-il? Et comment est né le Bluenose, le célèbre bateau conçu par Roué et devenu la goélette emblématique du Canada?

L’histoire du Bluenose commence en 1920 lors de la course disputée par des goélettes de pêche de la Nouvelle-Écosse et du Massachusetts en vue de remporter l’International Fishermen’s Trophy. Ce n’est un secret pour personne : les Canadiens n’ont jamais aimé finir seconds derrière leurs voisins du Sud. Aussi, après la défaite subie en 1920, le comité canadien était-il bien résolu à revenir l’année suivante avec une goélette qui laisserait les Américains dans le sillage des Canadiens. Il a alors demandé à Roué, un homme en grande partie autodidacte qui partageait son temps entre une entreprise familiale de boissons gazeuses et sa passion pour l’architecture navale, de concevoir une goélette gagnante en vue de la prochaine course.

Des sloops de la catégorie Bluenose voguent dans la partie nord-ouest du port d’Halifax. Bien que conçus par Roué il y a 70 ans, ils sont nombreux à toujours voguer au Canada et aux États-Unis. Ces sloops sont toujours construits de nos jours. Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2016-H0034.161.P1, IMG2016-0300-0008-Dm

Des sloops de la catégorie Bluenose voguent dans la partie nord-ouest du port d’Halifax. Bien que conçus par Roué il y a 70 ans, ils sont nombreux à toujours voguer au Canada et aux États-Unis. Ces sloops sont toujours construits de nos jours. Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2016-H0034.161.P1, IMG2016-0300-0008-Dm

Roué est arrivé avec le Bluenose, et on connaît maintenant la suite de l’histoire. Sa goélette a ramené au pays l’International Fishermen’s Trophy en 1921, et son succès ne s’est pas arrêté là, puisqu’elle a conservé son titre de championne contre ses rivales américaines jusqu’à la dernière course, en 1938. Poursuivant sur sa lancée victorieuse, le Bluenose a constitué un symbole durable de la Nouvelle-Écosse et du Canada. En plus de représenter le Canada lors de l’Exposition universelle de Chicago et du 25e anniversaire du couronnement (jubilé d’argent) du roi George V, il est apparu sur un timbre-poste en 1929 et figure depuis 1937 sur la pièce canadienne de 10 cents. Au pays comme à l’étranger, il a attiré l’attention sur le travail de Roué, lui permettant de quitter l’entreprise familiale pour se consacrer entièrement à sa plus grande passion : la conception de bateaux.

Pendant plus d’un demi-siècle, Roué a dessiné quelque 200 bateaux, des embarcations de plaisance et voiliers de course aux traversiers et chalutiers, en passant par un chaland à sections novateur construit pour le compte du ministère britannique des Transports de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.

La carrière extraordinaire de Roué en dit long sur l’histoire des bateaux en bois et de la construction navale au xxe siècle, ainsi que sur les multiples facettes de la relation unissant notre pays à l’océan. Pour contribuer à souligner le 100e anniversaire du Bluenose en 2021, le Musée proposera une expovitrine sur William James Roué. Les visiteurs auront ainsi la chance de plonger dans un chapitre captivant de l’histoire canadienne.

Ces artefacts de la Collection William James Roué seront exposés dans la nouvelle salle de l’Histoire canadienne. Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2015.98.1, 2015.98.2 et RARE VM 395 B5 S76 1933, IMG2016-0300-0013-Dm

Ces artefacts de la Collection William James Roué seront exposés dans la nouvelle salle de l’Histoire canadienne. Collection William James Roué, Musée canadien de l’histoire, 2015.98.1, 2015.98.2 et RARE VM 395 B5 S76 1933, IMG2016-0300-0013-Dm

La collection, attestée comme étant « d’intérêt exceptionnel et d’importance nationale » par la Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels, comprend des documents d’archives tels que des dossiers administratifs, de la correspondance avec des clients et des dessins et spécifications pour quelque 150 modèles conçus par Roué, y compris le Bluenose. Elle contient aussi 30 artefacts tridimensionnels, dont des meubles du bureau de Roué, des outils de dessin et des modèles de navires à demi-coque.

Les principaux objets de la collection seront exposés dans notre nouvelle salle de l’Histoire canadienne, qui ouvrira ses portes le 1er juillet. Là, à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération, nous présenterons des récits et des artefacts qui ont façonné notre pays et dont l’influence sur nos vies se fait toujours sentir.

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