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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

Retarder l’érosion

Publié

17 avr. 2019


Matthew Betts, Ph. D, sur le terrain.

Sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse, l’histoire des Autochtones est en train de s’effriter – littéralement. « L’histoire ancienne des Mi’kmaq est en train d’être emportée et de sombrer dans l’océan, une vague à la fois », soutient l’archéologue Matthew Betts du Musée canadien de l’histoire. Des sites archéologiques, dont certains datent de milliers d’années, disparaissent. « La fréquence accrue de grandes tempêtes et l’élévation du niveau de la mer ont de graves répercussions sur les sites archéologiques », explique-t-il.

Le Canada, qui possède le plus long littoral au monde, poursuit un processus de réconciliation avec les peuples autochtones et témoigne d’un grand intérêt à l’égard des questions liées aux changements climatiques. Il est donc bien placé pour faire une différence dans cette crise qui touche le patrimoine mondial.

S’il n’en tenait qu’à Matthew Betts, le Canada serait à la tête des efforts menés en ce sens. Il travaille depuis 10 ans avec l’équipe du projet COASTAL et des communautés autochtones afin de préserver les sites archéologiques côtiers et favoriser le développement de l’expertise locale. Le projet COASTAL (un acronyme pour Community Observation, Assessment and Salvage of Threatened Archaeological Legacy) est un partenariat entre le Musée, l’Université du Nouveau-Brunswick, la Mi’kmaq Rights Initiative, la Première Nation d’Acadia et le Nova Scotia Museum.

Le projet vise non seulement à recenser les sites restants et à élaborer des plans pour les sites en voie de disparition, mais aussi à fournir aux communautés mi’kmaq les compétences qui leur permettront de préserver et de protéger leurs sites ancestraux. « L’urgence de résoudre la crise devient encore plus pressante quand on comprend que les données archéologiques sont déterminantes dans l’établissement des droits des Autochtones. COASTAL fait appel à un nouveau processus qui donne la priorité aux besoins des Autochtones et de leurs communautés en matière de protection de leur patrimoine », explique Matthew Betts.

La McLean Foundation appuie les objectifs de formation du projet. Établie en 1945, l’organisation s’intéresse particulièrement au financement des arts et des projets de conservation au Canada. En soutenant le projet COASTAL, elle contribue à développer les compétences en archéologie au sein des communautés autochtones et à retarder les effets de l’érosion.

Un exemple de menace d’érosion d’un site archéologique sur la rive sud de la Nouvelle-Écosse.

Le saviez-vous?

Les archéologues du projet COASTAL recouvrent leurs tablettes iPad d’un sac de plastique pour les protéger de l’eau durant le mappage. Ils peuvent dessiner à travers le plastique grâce à un stylet spécialement conçu. Quels sont les objets trouvés? Des pointes de projectiles de pierre, des os, des coquilles de palourdes, des planchers de maisons et des tessons de poterie décorée.

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