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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

Conversation avec M. Michael Petrou, Ph. D. Historien, Expérience d’anciens combattants, Musée canadien de la guerre Auteur et journaliste

Publié

11 juill. 2022


M. Michael Petrou, Ph. D, en Syrie, 2017
Photo: Ralph Baydoun

Vous vous êtes joint au Musée de la guerre en janvier pour diriger le projet Leur histoire : témoignages de militaires du Canada et de leurs familles. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet?

Le Musée de la guerre me fascine depuis l’enfance. Encore l’autre jour, j’errais dans les galeries et je me souvenais d’artéfacts qui avaient frappé mon imagination quand j’avais 10 ans. Travailler au Musée, à quelque titre que ce soit, est une merveilleuse occasion; ce projet semble cependant me convenir parfaitement d’un point de vue personnel, en raison de mon vécu d’historien et de journaliste.

Les journalistes disent souvent faire de « l’histoire à la hâte », et je pense que c’est le cas; mais on pourrait dire à l’inverse que l’histoire à proprement parler est comparable à du journalisme au ralenti, car elle donne l’occasion de faire connaitre des récits fascinants en profondeur, en détail.

Selon vous, comment ce projet évoluera-t-il au cours des années à venir?

Ce projet repose sur des entrevues, que nous avons déjà commencées, visant à recueillir des témoignages de première main. Nous interrogerons des centaines de militaires ayant servi, depuis la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Nous explorerons également des mémoires, des analyses universitaires, des œuvres de fiction et de poésie, afin de découvrir l’expérience d’ex-militaires. Nous publierons ensuite nos découvertes sur un portail numérique qui permettra à la population canadienne de prendre connaissance de ce que ces personnes ont vécu.

Entendre les récits d’anciens combattants et d’anciennes combattantes nous aide à comprendre leur apport à la société canadienne. En quoi est-ce si important?

Nous oublions souvent à quel point les ex-militaires ont influencé la société canadienne. Songeons entre autres aux militaires ayant pris part à la campagne du duc de Wellington dans la péninsule ibérique qui ont élu domicile en Ontario et au Québec au début des années 1800, ou encore aux membres de la communauté sino-canadienne ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale qui croyaient que leur service dans les Forces armées canadiennes obligerait le Canada à leur accorder la citoyenneté à part entière.

En quoi ce projet diffère-t-il des autres projets d’histoire orale?

De nombreux projets d’histoire orale militaire limitent leur portée à un conflit ou à une période en particulier. Ce projet se préoccupe plutôt du retour des militaires à la vie civile. Il s’agit d’un aspect trop peu examiné, pourtant riche, de l’histoire du Canada. Un autre aspect inusité de ce projet est le fait d’interroger les proches d’ex-militaires. L’influence de la guerre et du service peut s’étendre au-delà de ceux et celles qui revêtent l’uniforme, même sur plus d’une génération, et nous voulons approfondir ce sujet.

Vous avez eu une carrière fascinante, notamment comme journaliste pendant plus de 20 ans. Pouvez-vous nous raconter un fait marquant, vécu lorsque vous étiez correspondant à l’étranger?

Le 11 septembre 2001, j’étais stagiaire au Ottawa Citizen. Malgré mon jeune âge, j’ai convaincu le rédacteur en chef de m’envoyer en Afghanistan. Je n’oublierai jamais la traversée du fleuve Amou-Daria, qui sépare l’Afghanistan du Tadjikistan, que j’ai vécue au milieu d’une nuit d’automne. Aux côtés d’autres journalistes et d’Afghans se préparant à combattre les talibans, j’ai été remorqué d’une rive à l’autre sur une barge flottante, alors que des balles et des roquettes traçantes illuminaient le ciel et que le boum sourd des explosions retentissait sur les collines voisines. Cette expérience a lancé ma carrière en tant que correspondant à l’étranger et a fait naitre en moi une profonde affection pour l’Afghanistan, qui reste aussi forte à ce jour. C’était en outre la première fois que je vivais la guerre, un sujet sur lequel j’ai effectué beaucoup de recherches et que j’essaie de comprendre depuis.

Leur histoire : témoignages de militaires du Canada et de leurs familles est généreusement soutenu par la famille A. Britton Smith, la Fondation Azrieli, Arthur B. C. Drache, C.M., c.r., et Judy Young Drache, la Légion royale canadienne, la Fondation nationale Légion, les Amis du Musée canadien de la guerre et des personnes de partout au Canada.

 

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