Juin est le Mois national de l’histoire autochtone. Il donne l’occasion de mettre en évidence le patrimoine, les cultures et les contributions des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Il est aussi propice à la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir : il sensibilise à l’importance de l’histoire autochtone et favorise à la fois la compréhension et le dialogue.
Afin de souligner le Mois national de l’histoire autochtone, le Musée présente divers artefacts de ses collections qui racontent l’histoire des cultures autochtones des Grands Lacs. Cet article porte sur le cuivre natif de la région des Grands Lacs du Canada.
Le cuivre natif, ou cuivre brut, est un matériau qui existe sous une forme pure à l’état naturel. Différents peuples l’utilisent partout dans le monde depuis des millénaires. Ce minerai ne nécessite ni d’être fondu ni d’être raffiné. Dans les régions des Grands Lacs en Amérique du Nord, des dépôts de cuivre natif ont servi à la fabrication d’outils et de parures pendant près de 7 000 ans.
Il fallait une connaissance approfondie des caractéristiques du cuivre natif et du procédé de martelage du métal adapté à ses particularités pour concevoir les délicats artefacts qui ont été récupérés dans différents sites archéologiques en Amérique du Nord. Par exemple, bien que le cuivre natif puisse être modelé et aminci par un martelage à froid, le métal ainsi façonné devenait friable et se craquelait. Cependant, le chauffage permettait d’en modifier les propriétés physiques et de reprendre le martelage à froid. Ce procédé est à l’origine d’objets d’un style raffiné qui étaient à la fois utiles et reconnus pour leur valeur esthétique, comme des bijoux et des couteaux.
Il était facile de trouver, et de façonner, du cuivre natif dans plusieurs régions d’Amérique du Nord autrefois. Ce minerai était particulièrement abondant dans la partie ouest du bassin du lac Supérieur. Le cuivre provenant de la région faisait l’objet d’échanges sur de très vastes distances, parfois à des milliers de kilomètres de son lieu d’origine. L’étendue de ces réseaux commerciaux fait foi de la valeur élevée que revêtait ce métal en des temps anciens.
[Traduction] « Ils transportaient souvent des morceaux de cuivre dans leurs sacs de médecine, soigneusement emballés dans du papier, confiés d’un père à son fils; un pouvoir extraordinaire leur était attribué. »
— Johann Georg Kohl, 1860:60
La collection du Musée canadien de l’histoire comprend un éventail impressionnant d’artefacts en cuivre natif datant de diverses périodes — entre autres des pointes de projectile, des couteaux, des herminettes, des hameçons, des alènes, des aiguilles à chas, des bracelets et des pendentifs — qui montrent l’importance et la polyvalence de ce métal dans les cultures autochtones.
L’exploration de l’histoire et de la culture des Premiers Peuples du Canada se poursuivra dans mon prochain billet, qui portera sur les récipients de céramique dans nos collections d’artefacts de la région des Grands Lacs.