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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

Le « subterfuge canadien ou les évadés d’Iran » : préserver l’histoire récente

Publié

17 janv. 2017


En 1979, six « invités » américains ont craint pour leur vie avec raison. Contrairement à leurs collègues de l’ambassade des États-Unis, ils ont pu s’échapper d’Iran grâce au courage des Canadiens.

Connue sous le nom de « subterfuge canadien », cette histoire incroyable a été documentée par Les Harris, un réalisateur de télévision qui a accumulé une grande quantité de métrage non monté et de photos rares.

Le Musée canadien de l’histoire a récemment acquis la documentation écrite et visuelle de Harris, qui comprend des bobines de film, des enregistrements sonores, des cassettes vidéo et des boîtes de documents liés à ses productions télévisuelles. Cette collection relate un moment palpitant de l’histoire mondiale, principalement d’un point de vue canadien.

Selon Olivier Côté, conservateur, Médias et Communications contemporains au Musée : « La nouvelle acquisition montre que les Canadiens ont activement participé à ces événements mondiaux récents, en tant que personnes capables d’accomplir des exploits. »

Le Canada offre une protection secrète

Les Canadiens dont parle Olivier Côté sont l’ambassadeur Ken Taylor et les membres du personnel de l’ambassade canadienne. En novembre 1979, après la révolution iranienne, une foule de manifestants, constituée principalement d’étudiants, a envahi l’ambassade des États-Unis à Téhéran et y a détenu en otage 52 Américains pendant 444 jours éprouvants. Six autres employés de l’ambassade sont toutefois parvenus à s’échapper pendant l’assaut initial. Sachant que ces Américains étaient en danger, Ken Taylor les a cachés dans les logements du personnel canadien.

Le responsable consulaire John Sheardown et l’ambassadeur Ken Taylor ont abrité les « invités » ‒ leur surnom donné pendant leur protection ‒ pendant trois mois de vives tensions avant leur exfiltration périlleuse. Lauréat d’un Oscar, le film Argo relate ces événements, mais il présente une interprétation hollywoodienne de l’histoire et ne décrit pas en détail les démarches très éprouvantes déployées par des Canadiens.

La une des journaux dans le monde

Argo est en partie basé sur le travail de Les Harris. Ancien monteur de films à la BBCTV, Les Harris s’est installé au Canada en 1973 pour travailler chez CTV. Il a quitté son emploi à l’émission W5 au moment de la prise d’otages, estimant que cet événement, qui faisait alors les gros titres des journaux, constituait une histoire très intéressante. Il voulait interviewer les personnes ayant vécu cet épisode et approfondir les circonstances de l’évasion d’Iran.

Dans le cadre de sa recherche méticuleuse, il a enregistré l’une des rares entrevues données par les invités peu après leur exfiltration. Les Harris a réalisé deux documentaires et un long métrage pour la télévision en utilisant le matériel de sa recherche et des séquences qui font maintenant partie de la collection du Musée.

Le premier documentaire, Escape from Iran: The Inside Story, a été diffusé sur la chaîne CBC en janvier 1981; il a été vu par près de 2,5 millions de téléspectateurs. Le film pour la télévision Escape from Iran: The Canadian Caper est sorti plus tard la même année.

Selon Les Harris — qui a travaillé pendant 40 ans dans l’industrie cinématographique —, l’exfiltration des ressortissants américains a permis au Canada de devenir un acteur international à part entière. « Il s’agit d’un moment important de l’histoire du pays et d’un grand triomphe sur la scène internationale », observe-t-il. « Le Canada a fait la manchette des journaux du monde entier. L’exfiltration réussie a aidé à définir les relations des décennies suivantes entre le Canada et les États-Unis. »

Consigner l’histoire contemporaine

Constituer des collections sur l’histoire récente fait partie du mandat du Musée. Conscient que les images vidéo et les documents n’ont pas le même effet immédiat que des artefacts traditionnels, Olivier Côté compte plutôt sur la fascination qu’exercent les récits qu’ils contiennent. Le défi consiste à rendre ces archives audiovisuelles accessibles. « Nous souhaitons numériser le matériel de Les Harris, indique-t-il, dans le but de rendre la collection accessible au public. »

Image :
Des invités dans la maison de John et Zena Sheardown environ sept jours avant leur exfiltration avec des passeports canadiens. De gauche à droite : Mark Lijek, Cora Lijek et Bob Anders (Américains); Zena Sheardown et Roger Lucy (employés de l’ambassade du Canada); Lee Schatz (Américain). Photo : John Sheardown | © Les Harris
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