Sur les traces de Champlain

Le 1er mai 2013

On vient à peine de retrouver son acte de baptême. On cherche toujours son tombeau. On n’a aucun réel portrait de lui. Pourtant, Samuel de Champlain a laissé bien d’autres traces. En cette année du 400e de son passage en Outaouais, pourquoi ne pas revenir sur le parcours de ce personnage fascinant?

Fin mai 1603. Samuel de Champlain embarque pour la traversée de l’Atlantique. Il n’a qu’un rêve : découvrir la route vers les richesses de l’Orient en passant par le Nouveau Monde.

Il n’est jamais arrivé en Chine, bien sûr. Mais ses 12 séjours en Amérique du Nord, entre 1603 et 1635, ont forgé notre pays. Explorateur, cartographe, gouverneur : Champlain a mis ses nombreux talents au service de la Nouvelle-France.

Pour beaucoup, il est avant tout le fondateur de Québec, mais il a laissé sa marque bien au-delà. « De l’Acadie au lac Huron, les sites archéologiques suivent les chemins empruntés par Champlain. Et les découvertes qu’on y fait sont autant de témoins de la vie des premiers colons de la Nouvelle-France », explique Yves Monette, conservateur de l’Archéologie du Québec au Musée canadien des civilisations.

Sa curiosité et ses liens privilégiés avec les Premières Nations lui permettent de pousser toujours plus loin ses explorations. Il remontera le Saint-Laurent, suivra les rivières Saguenay, Richelieu et des Outaouais. Navigateur dans l’âme, il voit dans chaque cours d’eau un passage vers de nouvelles découvertes.

Il profite de ses voyages et des connaissances de ses compagnons d’exploration pour cartographier plusieurs régions jusqu’à la production de l’impressionnante carte de 1632. Celle-ci couvre un territoire qui va de la Terre de Baffin à la Virginie et de Terre-Neuve au lac Supérieur. Elle marque surtout le début d’une cartographie plus précise qu’intuitive.

« Champlain fut un grand diplomate, ajoute Yves Monette. Les alliances qu’il a su tisser avec les Montagnais, les Algonquins et les Hurons au début du XVIIe siècle ont servi de modèle aux gouverneurs qui lui ont succédé. Ça a non seulement permis aux Français de survivre, de s’adapter à l’environnement et de s’enraciner, mais aussi de repousser les frontières de cette petite colonie laurentienne jusqu’au golfe du Mexique au sud et aux Rocheuses à l’ouest. »

D’explorateur-cartographe, il devient en quelque sorte gouverneur de la Nouvelle-France, avec la même charge mais sans le titre officiel. Lui qui voulait faire de Québec le cœur d’une colonie puissante, il n’en voit que les débuts prometteurs, car il y meurt en 1635. Mais il a déjà posé les jalons d’une nouvelle Amérique et établi des bases qui la feront prospérer.

L’acte de baptême de Samuel de Champlain récemment découvert sera exposé au Musée des civilisations au cours de l’été 2013.