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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

 Le savoir inuit et l’exposition à propos de l’expédition Franklin

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Publié

11 oct. 2017


Le 2 septembre 2017, le gouvernement du Canada a redéfini les frontières du Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror de manière à ce qu’elles correspondent aux sites où reposent pour toujours les deux navires de l’expédition Franklin. Ce lieu historique national, découvert grâce à des récits inuits transmis avec soin d’une génération à une autre, témoigne de l’importance historique des épaves et de leurs liens avec les Inuits. Tandis que des chercheurs de Parcs Canada et du gouvernement du Nunavut poursuivent leur exploration sur les sites des épaves, depuis juillet 2017 les visiteurs du National Maritime Museum de Greenwich, en Angleterre, ont quant à eux la chance d’en apprendre plus dans une nouvelle exposition intitulée Death in the Ice (Périr dans les glaces). Cette exposition, réalisée par le Musée canadien de l’histoire et des partenaires qui incluent Parcs Canada, le National Maritime Museum, le gouvernement du Nunavut et la Fiducie du patrimoine inuit, sera inaugurée au Musée canadien de l’histoire le 2 mars 2018.

La salle d’introduction de l’exposition Death in the Ice, au National Maritime Museum, comprend une sculpture inuite d’un navire européen (à l’avant-plan).

La salle d’introduction de l’exposition Death in the Ice, au National Maritime Museum, comprend une sculpture inuite d’un navire européen (à l’avant-plan).
Photo : Musée canadien de l’histoire

Dès le début, l’équipe de l’exposition (Claire Champ, experte de l’aménagement créatif; Danielle Goyer, chargée de projet; Kerry McMaster, scénographe et conceptrice; Karen Ryan, conservatrice) était consciente du fait que l’expédition menée par Franklin en 1845 ne pourrait être racontée qu’en reconnaissant la contribution des experts inuits à notre compréhension des événements qui se sont déroulés lors de l’expédition. La raison en est fort simple : les Inuits ont été les derniers à voir les navires et leurs équipages. Le souvenir de ces rencontres, préservé dans la tradition orale inuite et transmis à Parcs Canada et à ses partenaires, a directement contribué à la découverte des HMS Erebus et Terror.

L’équipe a donc décidé que les premiers artefacts aperçus dans l’exposition seraient inuits. Ce choix délibéré se traduit par la présence d’un kayak grandeur nature, de tenues vestimentaires d’été pour homme et pour femme, d’une petite sculpture en bois d’un bateau européen du xvie siècle et d’une variété d’outils confectionnés à partir de matériaux arctiques de la région. Aux côtés de ces objets, qui proviennent tous du Musée canadien de l’histoire, des exemples similaires provenant du National Maritime Museum seront aussi exposés. Cependant, les artefacts inuits provenant du musée britannique ont ceci de différent qu’ils ont été confectionnés avec des morceaux de bois et de métal trouvés dans les épaves de l’expédition Franklin.

Un kayak et des tenues d’été inuits, datant tous de plus de 100 ans, au National Maritime Museum. La station d’écoute (en bas à droite) permet d’écouter Louie Kamookak expliquer l’importance constante de la tradition orale inuite. Photo Musée canadien de l'histoire

Un kayak et des tenues d’été inuits, datant tous de plus de 100 ans, au National Maritime Museum. La station d’écoute (en bas à droite) permet d’écouter Louie Kamookak expliquer l’importance constante de la tradition orale inuite. Photo : Musée canadien de l’histoire

La trame sonore accompagnant les visiteurs dans la salle d’introduction est en inuktitut, la langue parlée dans la majeure partie du Nunavut. Elle est basée sur une entrevue menée par Dorothy Harley Eber en 1999 avec Mark Tootiak, dans laquelle sont décrites les rencontres entre des Inuits et des membres de l’expédition suite à l’abandon de l’Erebus et du Terror. Ce compte rendu ainsi qu’un autre, réalisé avec Innokie Adamie en 1998, sont relayés à l’aide de stations d’écoute plus loin dans l’exposition. Ils figurent également dans le livre Encounters on the Passage: Inuit meet the Explorers, de Dorothy Harley Eber. Les premières entrevues menées par l’auteure à propos du passage du Nord-Ouest, enregistrées sur 81 cassettes, sont d’ailleurs maintenant conservées dans les archives du Musée canadien de l’histoire.

Une expovitrine au National Maritime Museum. Elle juxtapose des objets inuits fabriqués à partir de ressources locales et d’autres artefacts faits dans des matériaux provenant de l’expédition Franklin. Photo: Musée canadien de l'histoire

Une expovitrine au National Maritime Museum. Elle juxtapose des objets inuits fabriqués à partir de ressources locales et d’autres artefacts faits dans des matériaux provenant de l’expédition Franklin. Photo : Musée canadien de l’histoire

En 2016, l’équipe de l’exposition a aussi eu le privilège de s’entretenir avec Louie Kamookak, un historien inuit expert de l’expédition Franklin. M. Kamookak a une connaissance inégalée des récits oraux, surtout de ceux qui concernent le passage du Nord-Ouest, et ses efforts pour rassembler l’information contenue dans chacun d’eux ont contribué à révéler le sort qu’a connu l’expédition. Il a aussi fourni d’importantes informations sur le contexte culturel permettant de comprendre pourquoi la transmission, par le biais de l’oralité, de connaissances détaillées et véridiques se trouve au cœur des traditions inuites.

Une station d’écoute de récits oraux, que rehaussent des illustrations de Heather Campbell, au National Maritime Museum. Photo: Musée canadien de l'histoire

Une station d’écoute de récits oraux, que rehaussent des illustrations de Heather Campbell, au National Maritime Museum. Photo : Musée canadien de l’histoire

Les visiteurs de l’exposition peuvent entendre les témoignages en inuktitut, en français ou en anglais, et ce, aux quatre stations. Chaque témoignage est illustré de magnifiques aquarelles de Heather Campbell, une artiste inuite de Rigolet, au Nunatsiavut (Labrador). Des détails relatés dans différents récits ont inspiré les images de Mme Campbell, qui captent l’attention et invitent les visiteurs à s’instruire au contact d’historiens inuits.

L’exposition Death in the Ice est à l’affiche au National Maritime Museum jusqu’en janvier 2018. Le Musée canadien de l’histoire la présentera à son tour à partir du 2 mars 2018. Vous pouvez consulter le site Web de Parcs Canada pour en savoir davantage sur le Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror.

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