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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

Un visage de l’expédition Franklin – La collection du lieutenant Fairholme

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Publié

15 juin 2017


L’histoire de l’expédition Franklin est entrée dans la mémoire collective, au Canada et ailleurs. En mai 1845, une expédition de 128 hommes sous le commandement de sir John Franklin quitte la Grande-Bretagne à bord de deux navires. Elle a pour mission de réaliser un rêve vieux de 400 ans : découvrir le passage du Nord-Ouest, une voie entre l’Atlantique et le Pacifique dans l’archipel Arctique.

L’expédition passe son premier hiver arctique près de l’île Beechey, où trois hommes perdent la vie et y sont enterrés. Les autopsies de leurs dépouilles, effectuées en 1984 et en 1986, ont révélé que ces hommes avaient été victimes d’un empoisonnement au plomb et de la tuberculose – des signes avant-coureurs du malheur qui frapperait les navires.

Quel a été le sort de l’expédition menée par Franklin après son départ de l’île Beechey? Les circonstances de la disparition restent floues. Selon un document de l’expédition découvert non loin de Victory Point sur l’île King William, le décès de sir John Franklin est survenu le 11 juin 1847, alors que les navires ont été désertés le 22 avril 1848. Ce document fait mention de l’intention des 105 membres restants de l’équipage de rejoindre le continent à pied. Il n’y eut aucun survivant. Mais les Inuits conservent le souvenir, transmis au fil des ans, d’hommes affamés et malades, se déplaçant vers le sud avant qu’on ne retrouve leurs corps, certains portant des marques irréfutables d’actes de cannibalisme.

Des hommes anonymes, mal équipés pour se déplacer sur la terre ferme, en proie à la souffrance et confrontés à une mort atroce, c’est l’impression générale que laisse cette expédition. C’est malheureux, car elle occulte le fait que chaque membre de l’équipage était par ailleurs un mari, un père, un fils, un frère ou un oncle.

Reproduction sur papier salé d’un portrait du lieutenant Fairholme pris sur daguerréotype. Musée canadien de l’histoire, collection Lieutenant Fairholme, 2016-H0010

Reproduction sur papier salé d’un portrait du lieutenant Fairholme pris sur daguerréotype. Musée canadien de l’histoire, collection Lieutenant Fairholme, 2016-H0010

Pour les descendants de la famille du lieutenant James Walter Fairholme, la tragédie a un visage, et son souvenir reste bien ancré dans leur mémoire, même 172 ans plus tard.

Le capitaine du navire HMS Erebus, James Fitzjames, voyait en son subalterne, le lieutenant Fairholme, « un compagnon agréable et perspicace, et un homme averti ». Fairholme, à l’instar de Fitzjames et des autres officiers de l’Erebus, avait eu droit à un daguerréotype le représentant avant son départ de la Grande-Bretagne (voir le blogue de Russell Potter, en anglais seulement); douze de ces daguerréotypes sont conservés au Scott Polar Research Institute.

En observant ces images, on a pu constater qu’un second portrait avait été tiré de certains officiers, un fait d’ailleurs confirmé par le lieutenant Fairholme dans une lettre adressée à son père, datant de mai 1845 :

« J’espère qu’Elizabeth [la sœur de James] a reçu mon portrait. Au dire de Lady Franklin, j’y parais bien vieux, mais j’avais enfilé le manteau de Fitzjames pour m’éviter la peine d’aller chercher le mien. On croirait que je suis le capitaine! Et j’ai des galons sur les épaulettes… Il fera l’affaire quand ce sera vraiment le cas. »

Le daguerréotype original a disparu, mais la famille Fairholme avait pu en faire une reproduction sur papier salé au xixe siècle. Cette image ainsi que la médaille de l’Arctique (1818-1855) décernée à titre posthume au lieutenant Fairholme ont été conservées dans un petit boîtier fait sur mesure, qui contient aussi la fourchette à dessert en argent qu’utilisait le lieutenant à bord de l’Erebus.

Fourchette à dessert et médaille de l’Arctique conservées dans un petit boîtier. Musée canadien de l’histoire, collection Lieutenant Fairholme, 2015.46.1.1; 2015.46.1.2 a-b; 2015.46.1.3, IMG2016-0321-0015

Fourchette à dessert et médaille de l’Arctique conservées dans un petit boîtier. Musée canadien de l’histoire, collection Lieutenant Fairholme, 2015.46.1.1; 2015.46.1.2 a-b; 2015.46.1.3, IMG2016-0321-0015

Ces souvenirs de la vie de Fairholme ont été soigneusement transmis d’une génération à l’autre avant leur récente acquisition par le Musée canadien de l’histoire. La collection du lieutenant James Walter Fairholme sera présentée au public pour la toute première fois dans l’exposition L’expédition Franklin, qui ouvrira ses portes au Musée le 2 mars 2018.

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