L’un des peuples autochtones les plus nordiques du continent nord-américain, nous vivons au nord-ouest de la forêt boréale, aux limites de cette dernière. Seuls les Inuits vivent plus au nord. Nous appartenons à la famille des peuples autochtones appelés Athapascans, qui comprend les Esclaves, les Tłįchǫs (Dogribs), les Hans et les Tutchones, mais notre langue et notre mode de vie sont distincts.
Au moment du contact avec les Euro-Canadiens, nous vivions en neuf bandes, et nos territoires s’étendaient de l’intérieur de l’Alaska à la vallée du Mackenzie et incluaient le Yukon [Carte]. Aujourd’hui, nous sommes plus de 6000 dans le monde. Environ 3300 d’entre nous vivent dans les Territoires du Nord-Ouest, notamment à Aklavik, à Fort McPherson, à Inuvik et à Tsiigehtchic, où nous sommes connus respectivement sous les noms suivants : Ehdiitat Gwich’ins, Teetł’it Gwich’ins, Nihtat Gwich’ins et Gwichya Gwich’ins. Au Yukon, nous nous appelons Vuntut Gwitchins et vivons principalement à Old Crow, un village de 280 habitants, mais nous sommes 800 à travers le monde. Nous entretenons tous des liens culturels et familiaux étroits avec nos parents gwich’ins en Alaska.
Les limites du territoire des Gwich’ins qui vivent actuellement dans les Territoires du Nord-Ouest étaient traditionnellement : au sud, les sources des rivières Peel et Arctic Red, dans les montagnes; au nord, le delta du Mackenzie; à l’est, la rivière Anderson; à l’ouest, les montagnes Richardson. Le territoire des Vuntut Gwitchins est situé dans le nord du Yukon et s’étend de la frontière ouest du Canada, que partagent les États-Unis, à la rivière Peel et aux montagnes Richardson, et du nord du parc national Ivvavik aux montagnes Ogilvie. Nombre de nos familles ont encore des camps d’été et d’hiver à l’extérieur de nos communautés. La chasse, la pêche et le trappage demeurent importants culturellement et économiquement, le caribou, l’orignal et le corégone étant des aliments de base.
Les Gwich’ins du nord du Canada ont conclu des ententes sur des revendications territoriales globales avec les gouvernements fédéral et territorial en 1992 (Territoires du Nord-Ouest) et 1993 (Yukon). Ces ententes permettent à notre peuple de développer encore plus son autonomie gouvernementale, nous confient la responsabilité du bien-être général de nos citoyens, et prévoient la bonne administration de nos communautés, de nos territoires et de nos ressources.