Colonies et Empires
L’histoire de la Nouvelle-France en est une de découvertes. Cartier et Champlain, Cavelier de La Salle et La Vérendrye, pour nommer que quelques-uns de ses explorateurs, repoussent tour à tour les frontières du territoire connu des Français. La découverte, il faut le souligner, est double. Pour les populations autochtones, qui occupent le territoire depuis des millénaires, la rencontre des nouveaux venus est tout aussi déterminante. L’expansion territoriale et l’extension des relations humaines vont de pair.
À l’ère de l’expansion européenne, les Français ne ciblent pas exclusivement ce qui deviendra la Nouvelle-France. Avant de s’y implanter, ils cherchent, en vain, à s’établir en ce qui est devenu la Floride et le Brésil. Par la suite, ils s’enracinent non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans les Antilles, et ils établissent des comptoirs jusqu’en Afrique et en Asie. Les Français, d’ailleurs, ne sont pas les seuls à prendre la mer en vue de fonder des colonies. Les Espagnols et les Portugais les devancent; les Anglais et les Néerlandais, eux aussi, font des voyages d’exploration. C’est en portant un regard sur l’ensemble du monde colonial que l’on parvient à saisir les particularités de la Nouvelle-France, à comprendre sa place dans l’histoire du monde.
Les relations des Français d’Amérique et de leurs voisins autochtones et européens fluctuent suivant les époques et les circonstances. Officiers et missionnaires s’improvisent diplomates. L’expansion des réseaux de commerce et d’alliance entraîne des bouleversements géopolitiques. L’histoire de la Nouvelle-France est ainsi ponctuée de batailles, de sièges, de violence. Contre les Iroquois, les Renards, les Natchez et les Chicachas, les Français passent tantôt à la défensive, tantôt à l’offensive. En parallèle, la concurrence intercoloniale et la rivalité entre les grandes puissances européennes mettent régulièrement le feu aux poudres. C’est ainsi au rythme des conflits qu’évolue la Nouvelle-France.