La question de l’esclavage au Canada a longtemps été occultée par les historiens et la société canadienne en général. On n’a réellement pris conscience de ce passé esclavagiste qu’à compter des années 1960. Pourtant, l’esclavage a bel et bien été pratiqué en Nouvelle-France, tant en Louisiane que dans la vallée du Saint-Laurent. Cette pratique, qui a duré près de deux siècles, a marqué le destin de plusieurs milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, issus de nations amérindiennes et africaines.
Le travail sous l’œil du contremaître, fin du dix-huitième siècle
Implantation de l’esclavage
L’esclavage s’implante au Canada par étapes. C’est en 1629 qu’apparaît dans la colonie un premier esclave, jeune garçon originaire de Madagascar ou de Guinée arrivé avec les frères Kirke. Ces derniers le vendent avant de quitter Québec en 1632 pour la somme de 50 écus. Peu de temps après, Guillaume Couillard fait l’acquisition de ce garçon qui reçoit par la suite le nom d’Olivier Le Jeune. Or, le fait que Le Jeune soit qualifié de « domestique » dans son acte de sépulture en 1654 suggère qu’il aurait été affranchi par son maître.
À cette exception près, les premiers esclaves noirs n’arrivent au Canada qu’à la fin du XVIIe siècle. En dépit de la volonté fréquemment exprimée par les autorités de faire venir des esclaves d’origine africaine dans la colonie, aucun navire négrier n’y parvient. Les esclaves qu’on retrouve au Canada provenaient donc des colonies anglaises voisines, d’où ils étaient amenés en contrebande ou comme prisonniers de guerre. Certains marchands canadiens ramenaient aussi des esclaves noirs lors de leurs voyages d’affaires dans les colonies du Sud, en Louisiane ou dans les Antilles françaises.
Le territoire des Indiens Panis
L'origine géographique des esclaves africains
Au Canada, la majorité des esclaves fut d’origine non pas africaine mais bien amérindienne. Les populations autochtones avaient coutume d’asservir des prisonniers de guerre avant l’établissement des Français, mais cette réalité prend de l’ampleur avec l’expansion vers l’ouest. À compter des années 1670, les Français reçoivent de leurs partenaires autochtones des prisonniers en gage d’amitié, au cours d’échanges commerciaux ou diplomatiques. Les Illinois étaient particulièrement reconnus pour les raids qu’ils menaient contre les nations du sud-ouest dont ils ramenaient des captifs. La pratique d’acheter et de vendre ces prisonniers comme de la marchandise s’installe dès le début du XVIIIe siècle.
L’origine ethnique des esclaves autochtones est parfois précisée dans les écrits de l’époque. On y retrouve des Renards et des Sioux en provenance de l’ouest des Grands Lacs, des Inuits du Labrador, des Chicachas de la vallée du Mississippi, des Apaches du sud-ouest américain, et surtout des Panis. La désignation de « Panis » est pourtant trompeuse. Dans son sens strict elle renvoie aux Pawnees, nation habitant le bassin du Missouri dont les alliés des Français faisaient leur proie. Or, dans la colonie française le terme devient rapidement un générique utilisé pour désigner n’importe quel esclave amérindien. Bien des « esclaves panis », de ce fait, n’étaient pas Pawnee du tout.
La situation est bien différente en Louisiane. Au moment de la fondation de cette colonie au début du XVIIIe siècle, les esclaves autochtones y sont plus difficiles à acquérir et à conserver. Les colons, en particulier les planteurs, leur préféraient d’ailleurs les esclaves africains, qu’ils jugeaient plus aptes aux travaux des champs, notamment pour la culture de l’indigo et du tabac. En Louisiane, la traite esclavagiste en provenance d’Afrique débute donc à partir de 1719.
En Louisiane, on a officiellement réglementé l’esclavage en 1724 par la promulgation du Code Noir, une adaptation du règlement en vigueur dans les Antilles depuis 1685. Ce document établissait le statut des esclaves et des Noirs libres, ainsi que les relations entre maîtres et esclaves, et entre Blancs et Noirs. La clause principale consistait à interdire les mariages mixtes, ce qui n’a toutefois pas empêché le concubinage entre hommes blancs et femmes noires. La plupart des planteurs louisianais n’observaient de cette réglementation que ce qui leur convenait. On constate aussi que les Noirs, surtout en Basse-Louisiane, jouissaient d’une plus grande autonomie financière et culturelle que ce qui était prévu par le Code.
Au Canada, il n’y a jamais eu de code régissant l’esclavage, sans doute parce qu’on n’y trouvait que peu d’esclaves. Néanmoins, l’intendant Raudot a émis, en 1709, une ordonnance qui légalisait l’esclavage : « Tous les Panis et nègres qui ont été achetés et qui le seront dans la suite appartiendront en pleine propriété à ceux qui les ont achetés comme étant leurs esclaves; faisons défense auxdits Panis et nègres de quitter leurs maîtres, et à qui que ce soit de les débaucher sous peine de cinquante livres d’amende. » Ce texte entérine la pratique de l’esclavage au Canada, que Louis xiv avait autorisée en 1685. Avant 1709, aucune loi ne protégeait « l’investissement » des propriétaires d’esclaves.
L’historien Marcel Trudel a répertorié l’existence au Canada d’environ 4 200 esclaves entre 1671 et 1834, année de l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique. Environ les deux tiers d’entre eux étaient Amérindiens et le tiers, des Noirs. L’utilisation d’esclaves s’est faite de façon très inconstante au cours de cette période. Pour tout le XVIIe siècle, on n’en dénombrait que 35, dont 7 Noirs. Entre 1700 et 1760, on en a recensé quelque 2 000, Amérindiens et Noirs compris, et environ autant à partir de la Conquête jusqu’à 1834. Après 1760, le nombre de Noirs esclaves dans la colonie a augmenté considérablement, passant de 300 à plus de 800. Cette augmentation est en grande partie attribuable à l’arrivée des Loyalistes au Québec, après 1783, qui ont amené leurs propres esclaves.
Répartition démographique des esclaves dans la vallée du Saint-Laurent
Les esclaves étaient généralement très jeunes : chez les Panis, l’âge moyen aurait été de 14 ans et chez les Noirs, de 18 ans. On retrouvait parmi les esclaves amérindiens 57 p. 100 de femmes, et chez les esclaves noirs, ce même pourcentage d’hommes.
Esclave enchaînée à un poids, 1796, par John Gabriel Stedman
En Louisiane, par contre, le nombre d’esclaves amérindiens a toujours été inférieur à celui d’esclaves noirs. Dans l’ensemble du Régime français, on en comptait environ 1 700, dont une majorité de femmes, qui servaient de domestiques et de concubines aux Français. Ils étaient souvent âgés d’à peine 10 ans. Leur âge moyen de décès était de 17 ans, ce qui témoigne de leur vulnérabilité aux épidémies européennes, tout comme chez les esclaves panis au Canada. Les planteurs louisianais leur préféraient les esclaves venus d’Afrique, moins nombreux à s’enfuir et dotés d’une santé plus robuste.
Entre 1719 et 1743, la Compagnie des Indes, qui détenait le monopole de la traite des esclaves, a envoyé quelque 6 000 Africains en Louisiane. La plupart d’entre eux étaient des hommes puisque que les femmes étaient habituellement réservées à la traite d’esclaves en Afrique et que les travaux des champs exigeaient une main-d’œuvre robuste. La majorité était originaire de Sénégambie; les autres venaient du Congo-Angola et du golfe du Bénin. Contrairement au Canada, qui était une « société avec esclaves », la Louisiane était une « société esclavagiste ». La population esclave, beaucoup plus nombreuse, jouait un rôle important dans le développement économique de la région. Il s’agissait toutefois d’une réalité moins commune qu’aux Antilles françaises à la même époque.
Indigoterie, 1667 par Jean Baptiste Du Tertre
Dans la vallée du Saint-Laurent, les esclaves étaient au service de la « haute société » canadienne, qui vivait principalement à Québec et à Montréal : gouverneurs, intendants, ecclésiastiques, communautés religieuses, officiers militaires ainsi que marchands et traiteurs. Dans les deux tiers des cas, les maîtres ne possédaient qu’un seul esclave.
Indigo, 1688, par Charles Plumier
En Louisiane, la présence d’esclaves était beaucoup plus répandue. Au pays des Illinois, aussi appelé Haute-Louisiane, près de la moitié des foyers disposaient d’esclaves. De ceux-là, les trois quarts n’en avaient pas plus de cinq. Au sud, dans la basse-vallée du Mississippi, les propriétaires d’esclaves étaient encore plus nombreux. En 1731, à la Nouvelle-Orléans et dans la région environnante, on retrouvait environ quatre esclaves noirs par habitant de race blanche. Dans les années 1760, la proportion est passée à deux pour un. Ces esclaves travaillaient dans de grandes plantations sous la supervision d’un contremaître, habituellement un Blanc.
Au Canada, l’économie de la colonie ne favorisait pas l’essor de l’esclavage parce que ses deux principales activités exigeaient peu de main-d’œuvre : le commerce des fourrures était entre les mains d’un petit groupe de professionnels et comptait essentiellement sur le travail des Amérindiens; par ailleurs, la main-d’œuvre familiale suffisait aux petites exploitations agricoles. De plus, l’achat d’un esclave amérindien ou noir représentait une dépense inabordable pour les habitants propriétaires. Un esclave noir coûtait de 800 à 1 000 livres, soit deux fois plus qu’un esclave amérindien. Au XVIIIe siècle, le revenu annuel moyen d’un ouvrier non spécialisé était d’environ 100 livres, et celui d’un bon artisan, de 200 à 400 livres.
La traite des Noirs en Louisiane n’a pas atteint la même ampleur qu’aux Antilles françaises. En effet, elle n’a duré qu’environ 12 ans, de 1719 à 1731, lorsque le roi de France a repris l’autorité sur la Louisiane après l’avoir temporairement cédée à des concessionnaires et à des investisseurs. Aux Antilles, avant 1719, peu d’esclaves noirs avaient été achetés à titre individuel. Après 1731, la Compagnie des Indes a cessé l’envoi de bateaux dans la région, jugeant que la vente d’esclaves à la colonie n’était pas aussi rentable que dans les Antilles françaises. Toutefois, certains individus se sont procuré des esclaves antillais par la saisie de navires anglais ou en contrebande. On estime à quelques centaines le nombre d’esclaves ainsi acquis.
Annonce d’une vente d’esclave parue dans la Gazette de Québec, le 12 mai 1785
Dans le Nouveau Monde, le statut d’esclave était réservé aux Noirs et à certains Amérindiens, et s’appuyait sur le concept de la supériorité des Blancs. Contrairement au domestique ou à l’ouvrier, l’esclave était considéré comme un bien meuble : il appartenait à son propriétaire. À ce titre, il pouvait être donné (en héritage ou du vivant de ses maîtres), prêté (pour régler une dette, par exemple), échangé ou vendu, selon la volonté de son propriétaire. Nombre de ces ventes sont d’ailleurs répertoriées dans les archives notariales et dans certains journaux de l’époque.
Hommes, femmes et enfants devenaient esclaves contre leur gré : ils étaient arrachés à leur société d’origine par suite de conflits armés ou lors de la traite négrière. On pouvait également être esclave de naissance.
Au Canada, les esclaves connaissaient des conditions de vie comparables à celles des ouvriers immigrants. Même si leur statut légal était inférieur, ils jouissaient d’une certaine qualité de vie et d’une autonomie relative dans l’accomplissement de leurs tâches, puisqu’ils partageaient le quotidien de leurs maîtres, habituellement de la haute société. La vie urbaine leur permettait par ailleurs de nouer des liens avec des Blancs, contrairement à leurs homologues des colonies du Sud. Les Panis occupaient souvent les fonctions de canotiers ou de domestiques. Les Noirs, pour leur part, en plus d’être domestiques, pouvaient occuper une grande variété de métiers : perruquier, coiffeur, boulanger, cuisinier, tonnelier, matelot, voyageur, armurier, orfèvre, « presseur » d’imprimerie et même bourreau.
Esclaves noirs en fuite, publié dans la Gazette de Québec le 10 août 1798
Un esclave martiniquais devenu bourreau à Québec
Un seul esclave noir a rempli les fonctions de maître des hautes œuvres au Canada sous le régime français : Mathieu Léveillé, de 1733 à 1743. À la suite du décès du bourreau Jean Rattier en 1723, les autorités coloniales demandent au ministre de la Marine d’envoyer un successeur, mais celui-ci leur conseille de faire venir un « nègre » de la Martinique. Or ce n’est qu’après avoir composé avec deux exécuteurs incompétents, l’un Parisien et l’autre Londonien, qu’elles se rallient à la suggestion du ministre. Léveillé arrive à Québec en 1733. Il supporte mal le climat canadien et souffre en outre de mélancolie. Pour y remédier, l’intendant conçoit l’idée de lui acheter une épouse. Mais quand celle-ci arrive des Antilles, Léveillé est de nouveau malade. Et c’est célibataire qu’il s’éteint à l’Hôtel-Dieu de Québec, le 9 septembre 1743, à l’âge de 34 ans.
En Basse-Louisiane, les conditions de vie et de travail des esclaves étaient nettement plus difficiles qu’au Canada. Isolés dans de grandes plantations de tabac ou d’indigo, ils étaient cantonnés dans des « cabanes à nègres » et soumis à des travaux incessants : labours, semailles, sarclage, moissons, entretien des canaux de drainage et des levées. Souvent mal nourris et mal vêtus, ils étaient aussi plus vulnérables aux maladies. Les maîtres n’hésitaient toutefois pas à les faire soigner afin de protéger leur investissement.
Les esclaves n’étaient pas tous astreints à des travaux de force. Certains étaient dits « techniciens » en culture ou en élevage, et d’autres, artisans qualifiés. Ils étaient aussi domestiques, surtout les femmes, principalement dans les villes. Au Pays des Illinois, les esclaves étaient moins autonomes financièrement, mais ils bénéficiaient d’une meilleure alimentation et de meilleures conditions de travail que ceux de la Basse-Louisiane ou, par exemple, les esclaves avaient parfois la possibilité de vendre pour leur profit quelques légumes de leur potager ou alors de s’offrir en location à d’autres Blancs avec l’approbation de leur maître, et d’en tirer un petit bénéfice. Par ailleurs, il n’y aurait pas eu de ségrégation dans les travaux confiés aux Blancs et aux Noirs : leurs tâches étaient très semblables à celles des paysans français ou canadiens.
Au même titre que les conditions de travail, les rapports entre esclaves et maîtres dépendaient directement des conditions dans lesquelles évoluaient les esclaves. Au Canada, l’esclave vivait chez son maître, souvent avec d’autres domestiques ou ouvriers blancs, et partageait les mêmes conditions de vie. En conséquence, la relation esclave-maître était probablement plus étroite qu’en Louisiane, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle ait été harmonieuse. Les conflits dont font état les archives judiciaires et quelques rapports de marronnage (esclaves en fuite), parus dans les journaux d’après le Régime français, témoignent d’une cohabitation parfois difficile.
Esclave torturé, 1796, par John Gabriel Stedman
À l’inverse du Canada, en Louisiane, la nette domination du maître sur l’esclave constituait clairement la norme. La violence semblait omniprésente et se manifestait généralement par des coups de bâton ou de fouet, mais aussi par la privation de nourriture ou la mise aux fers. On y avait recours quand l’esclave accomplissait mal ses tâches ou refusait de travailler. Les esclaves étaient victimes de mauvais traitements et d’actes de cruauté, même si ces derniers étaient habituellement condamnables. Le Code Noir interdisait en effet le recours à la torture et exigeait que les maîtres se comportent en « bons pères de famille » à l’égard de leurs esclaves. Cela n’a pas empêché les abus de toutes sortes. C’est d’ailleurs cette violence excessive qui a grandement contribué au marronnage. L’interruption de l’importation d’esclaves en Louisiane, en 1731, aurait « adouci » leurs conditions de vie en comparaison de celles dans les autres colonies françaises.
L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule ; et s’il récidive une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué d’une fleur de lis sur l’autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort.
Article 32 extrait de la deuxième version du Code Noir promulgué par Louis XV en 1724.
Au Canada, on comptait un peu plus d’une centaine d’affranchis sous le Régime français, mais on sait encore peu de choses à leur sujet. L’affranchi était un esclave à qui le maître avait rendu sa liberté, généralement en récompense de ses bons services. Il jouissait des mêmes droits et privilèges que tout citoyen libre. S’il avait eu la chance d’apprendre un métier, l’affranchi s’en tirait habituellement bien dans sa nouvelle vie. L’affranchissement ne réussissait cependant pas à tous : certains sont devenus itinérants, mendiants ou voleurs, et d’autres ont troublé la paix civile.
En Louisiane, les affranchis étaient proportionnellement moins nombreux qu’au Canada. De fait, le Code Noir imposait des restrictions à l’affranchissement des esclaves : l’objectif des autorités était de limiter le nombre de Noirs libres dans la colonie et de maintenir une sorte de barrière entre Blancs et affranchis et, plus globalement, entre Blancs et Noirs. À la fin du Régime français, en Basse-Louisiane, on comptait à peine 200 Noirs libres; nombre d’entre eux ont servi comme soldats dans les campagnes militaires contre des Amérindiens. En général, les propriétaires louisianais n’avaient pas intérêt à affranchir ces esclaves : ils leur avaient coûté cher et jouaient un rôle important dans leur réussite économique. Surtout qu’après 1731, il était devenu de plus en plus difficile d’en acquérir.
Dans la région louisianaise, l’esclavage n’a été aboli qu’en 1865, mais la situation était tout autre au Canada, où à la fin du XVIIIe siècle, le recours à des esclaves devenait de plus en plus rare. En 1793, le Haut-Canada (l’Ontario d’aujourd’hui) a annoncé la fin progressive de l’esclavage en légiférant pour la première fois contre l’importation d’esclaves. La même année, le Bas-Canada (le Québec) a aussi présenté un projet de loi visant à abolir l’esclavage; plusieurs membres de la Chambre d’assemblée, eux-mêmes propriétaires d’esclaves, s’y sont opposés.
Ce sont finalement les tribunaux qui ont scellé le sort de l’esclavage dans la province : dans diverses causes concernant des esclaves arrêtés pour s’être enfuis du domicile de leur maître, les juges exigeaient la libération et l’affranchissement des fugitifs. En 1833, l’abolition officielle de l’esclavage dans l’Empire britannique a simplement confirmé un état de fait qui prévalait déjà depuis plusieurs années au Canada. Il demeure toutefois impossible de donner avec précision la date de la disparition de l’esclavage au pays.
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