Page de ressources de Mission Néfertari

La réalisation d’une tombe royale : tout un défi de logistique

De nombreux textes rapportent le déroulement des travaux dans ces chantiers… pharaoniques!

Un plan est préparé. Puis, de 40 à 120 travailleurs sont répartis entre l’équipe de Droite et l’équipe de Gauche, dirigées chacune par un contremaitre.

1. Les tailleurs de pierre creusent les corridors et les chambres avec des ciseaux de métal et des maillets de bois.
2. Des ouvriers égalisent les parois en y appliquant du stuc.
3. Le dessinateur utilise une forme ancienne du fil à plomb. Il s’agit d’une pesée de bois attachée à une corde enduite de pigment rouge qu’il fait claquer contre la paroi pour y imprimer une grille. Celle-ci guidera son tracé de textes sacrés, de personnages ou de décor – ici, esquissés sur des ostraca.
4. Armés de pinceaux, les peintres appliquent les couleurs – dont le bleu égyptien, délayé dans une coupe.

Tout se fait à la clarté de torches et de lampes à huile.

Découverte d’une tombe

La majorité des tombes seront pillées au cours de l’Antiquité. L’archéologue Ernesto Schiaparelli (ancien directeur du Museo Egizio) trouve les artefacts suivants dans la tombe de la reine Néfertari, en 1904 :

• Genoux momifiés (probablement de Néfertari, mais aucune preuve scientifique n’appuie cette hypothèse)
• Sandales à la mode de l’époque, faites de feuilles de palmier
• Fragments d’amphores (pichets ou vases contenant des aliments et des boissons)
• Trente-quatre ouchebtis (sans doute qu’il y en avait des centaines à l’origine)
• Couvercles de boites (sans doute pour ranger des ouchebtis)
• Bouton portant le cartouche d’Aÿ (pharaon décédé), laissant supposer qu’il aurait pu être parent de Néfertari, à moins que ce bouton ait simplement été réutilisé d’une pièce d’ameublement prise dans une autre tombe
• Amulette de pilier djed
• Fragment d’une statue d’ibis (oiseau)
• Fragments d’un sarcophage en granite rose

Même si sa tombe est presque totalement vide lors de sa découverte en 1904, la beauté et les couleurs éclatantes préservées dans les peintures murales qui illustrent son voyage vers l’au-delà font de cette tombe un lieu extraordinaire encore aujourd’hui.

La beauté de cette tombe témoigne du fait que Ramsès II aime profondément Néfertari, et que son amour l’amènera à superviser la construction de l’une des tombes les plus élaborées jamais faites pour une reine. La tombe fait ressortir la prospérité et la richesse du Nouvel Empire, tout en révélant le rôle important de la reine Néfertari dans la vie de Ramsès II.

Paire de sandales

• Cette paire de sandales en feuilles de palmier est d’un modèle courant à l’époque de Néfertari.
• Les seules représentations de Néfertari avec des sandales aux pieds se trouvent sur les peintures murales ornant l’antichambre de sa tombe, car il est interdit de porter des sandales sur le sol sacré de son lieu de repos éternel.
• Les dieux et les déesses ne portent jamais de sandales.

Statue d’ibis

• Fragment d’une statue d’ibis.
• L’oiseau incarne Thot, dieu de la sagesse et de l’écriture.
• Dans la tombe de Néfertari se trouve une référence au chapitre 94 du Livre des morts, où Néfertari demande qu’on lui apporte le matériel de scribe de Toth parce qu’elle est scribe. On ne sait pas avec certitude si Néfertari était instruite, mais le choix de ce texte parmi de nombreux autres chapitres donne à penser qu’elle l’était.

Ouchebtis

• La tombe de Néfertari renfermait ces 34 ouchebtis.
• Sous le Nouvel Empire, les ouchebtis sont produits en série dans des moules. Les figurines tiennent des outils, comme des houes, et des sacs de semences, afin d’accomplir des tâches pour les défunts dans l’au-delà.
• Il y avait probablement 401 ouchebtis dans la tombe de Néfertari : 365 ouchebtis figurant des ouvriers, pour chaque jour de l’année, et 36 ouchebtis représentant des surveillants.
• Chacun porte le nom de la reine, son titre et un extrait du « discours de l’ouchebti » du Livre des morts indiquant qu’il se mettra à l’ouvrage dès qu’il y sera appelé.

Voici une traduction du discours d’un ouchebti

Ô ouchebti qui m’est attribué, si je suis appelé, si je suis désigné pour faire tous les travaux qui sont faits habituellement dans le royaume des morts; l’embarras t’en sera infligé là-bas, comme quelqu’un à sa tâche. Engage-toi à ma place à tout moment pour cultiver les champs, pour irriguer les rives et pour transporter le limon de l’Orient vers l’Occident; « Me voici! », diras-tu.
Traduction d’après P. Barguet

Djed – Amulette pilier

• Le nom et le titre de Néfertari sont inscrits sur l’envers de cette amulette pilier (djed) représentant la colonne vertébrale d’Osiris.
• Osiris est le roi du monde souterrain et le juge des morts. Il promet la justice dans l’au-delà et la survie de l’âme après la mort.
• L’objet doit se trouver sur l’une des quatre briques protectrices (disparues) placées aux quatre coins de la chambre funéraire.
• Selon le Livre des morts, un discours doit être « dit sur une amulette djed de faïence recouverte d’électrum (alliage d’or et d’argent) et de lin royal, arrosée d’huile et fixée sur une brique de terre crue ».
• De nombreux Égyptiens portent l’amulette djed dans le Nouvel Empire pour avoir la protection, l’endurance et la stabilité d’Osiris.

Fragments du sarcophage de la reine Néfertari

• Le sarcophage, fait en granite rose, a été sculpté pour la reine Néfertari.
• Le mot sarcophage vient du grec et signifie « mangeur de corps » parce qu’un sarcophage en calcaire peut entrainer la destruction rapide du corps.
• Un sarcophage royal est habituellement en pierre et forme la couche de protection extérieure de la momie. Réservé aux sépultures royales, le granite est à l’époque une pierre particulièrement couteuse.
• À l’intérieur du sarcophage se trouve un cercueil en bois ou en métal.
• Le cercueil peut compter de nombreuses couches afin d’en protéger le contenu, notamment de précieuses amulettes, des scarabées et la momie même. Le cercueil de Néfertari possédait fort probablement un couvercle, un faux couvercle placé au-dessus de la momie comme protection supplémentaire et un cercueil extérieur. On l’a comparé à une poupée russe, soit une série de poupées de taille décroissante placées les unes à l’intérieur des autres.
• En protégeant le corps, les cercueils et les sarcophages permettent au défunt d’accompagner le dieu Soleil dans l’au-delà.
• C’est tout ce qu’il reste du sarcophage et des cercueils, pillés et fracturés dans l’Antiquité.

Osiris

Isis

Anubis

Hathor

Horus

Thot

Maat

Andrey Plaskin, www.nefertaritomb.com

• Maat est la déesse de la vérité et de la justice.
• Elle représente l’ordre divin.
• Elle contrôle les saisons et les mouvements des étoiles.
• Elle est représentée avec une plume d’autruche, et parfois comme une déesse ailée.
• Le cœur du défunt est pesé et son poids comparé à celui de la plume de la déesse.

Khépri-Rê

Nekhbet

Andrey Plaskin, www.nefertaritomb.com

• Nekhbet est la déesse des vautours et la protectrice de l’Égypte (vénérée dans toute l’Égypte, elle est la patronne de la Haute-Égypte).
• La déesse vautour Nekhbet a survolé toute la vallée du Nil; sa coiffe est portée par les reines à Memphis et à Thèbes.
• La coiffe de vautour est le premier insigne associé à la reine. Le mot mère est écrit avec un hiéroglyphe représentant un vautour.
• Lorsque ses poussins sont menacés, la femelle vautour déploie ses ailes pour paraitre plus grande et effrayer les prédateurs.

Ouadjet

Andrey Plaskin, www.nefertaritomb.com

• Ouadjet est la déesse cobra et la protectrice de l’Égypte (vénérée dans toute l’Égypte, elle est la protectrice de la Basse-Égypte). Le symbole d’Ouadjet est l’uræus (un cobra dressé).
• Les pharaons et les reines portent l’uræus, l’emblème sacré censé protéger l’Égypte.
• Ouadjet signifie « la fraiche » ou « la verte ».
• Elle évoque le renouveau, la force et la fraicheur. Elle personnifie aussi un redoutable serpent venimeux prêt à protéger le roi des ennemis. Toute déesse peut prendre la forme d’un serpent et le mot serpent peut servir d’abréviation pour déesse ou reine.