Les mystéres archéologiques de la région d'Ottawa

Le docteur Edward Van Cortlandt (1805 - 1875)

Le docteur Edward VanCortlandt (aussi orthographié van Cortlandt et VanCourtland), personnalité très colorée, a été l'un des premiers citoyens de Bytown.  Il s'intéressait beaucoup aux sciences naturelles. Margaret Moffat relate, dans sa biographie inédite de Van Cortlandt, que la résidence du médecin, située à l'angle des rues Wellington et Bay, abritait jadis « le meilleur musée archéologique du Canada à cette époque » (Moffat 1973:15).

Edward Van Cortlandt; photo : Bibliothèque et Archives Canada Edward Van Cortlandt était un membre très actif du Bytown Mechanics' Institute and Athenaeum.  Son nom apparaît pour la première fois dans les documents (BAC s.d.a) du Bytown Mechanics' Institute (fondé en 1847) au printemps de 1849 lorsqu'il assuma le rôle d'un des directeurs.  Entre 1849 et 1852, l'organisme souffrit d'un manque d'intérêt.  À plusieurs reprises, Van Cortlandt offrit ses services à l'Institut en acceptant d'assumer les responsabilités d'un des directeurs ou encore comme bibliothécaire honoraire.  Un passage du rapport annuel de 1858 indique qu'il participait aussi au maintien du musée de l'Institut : « Le rapport du Dr Van Cortlandt, en date du 6 avril 1858, a été lu et documente le mauvais état du Musée » (BAC s.d.a: vol. 2).

En 1853, le Bytown Mechanics' Institute and Athenaeum a été réorganisé et, le 19 mars 1853 (pour une histoire plus détaillée de l'Institut, voir Hirsch 1992), le docteur Edward Van Cortlandt prononça la première conférence de l'Institut : « le Phénomène de la végétation ». En 1865, on le nomma membre à vie de l'Institut.

L'Institut était doté d'une bibliothèque et d'une salle de nouvelles. Ces ressources, ainsi que les conférences publiques, se trouvaient au coeur des activités de l'Institut, permettant aux membres de se tenir au courant des activités qui se déroulaient d'un bout à l'autre du pays et dans le monde en pleine expansion, ainsi que des sciences naturelles (y compris l'archéologie) (voir Kapches 1994, pour une discussion de la place des sociétés savantes dans le monde du XIXe siècle, et Dyck 2001, pour une indication de leur influence au Canada en particulier). De plus, l'Institut possédait un musée où l'on gardait surtout des spécimens géologiques et biologiques, mais aussi des antiquités de divers types, dont des objets autochtones.  En effet, les rapports annuels publiés par l'Institut font souvent référence aux objets incorporés dans la collection du musée, laissant ainsi voir un aperçu de la richesse de la collection qui comprenait des idoles égyptiennes, des pièces de monnaie, des gouges et des ciseaux de pierre, une vieille épée française et un « couteau indien pour scalper ». Ces objets lui parvenaient donc de loin et de prêt.  Plusieurs dons  venaient de la région de Renfrew, mais il y a aussi eu des dons de la part de J. Newton, un médecin de Sault-Ste-Marie. On ne peut qu'imaginer le défi que l'entreposage et l'exposition d'une telle collection pouvaient nécessiter.

En 1869, la situation s'était détériorée à un point tel qu' « aucun ajout n'a été fait au musée cette année, dont les collections revêtent une valeur inestimable, mais sont néanmoins inutilisables en raison de l'espace restreint dans laquelle ces nombreux d'objets sont entassés, sans ordre ni classification. » (BAC s.d.a : vol. 2. Rapport annuel pour 1869)

Quoique la participation active de Van Cortlandt ait été réduite au début des années 1860, ses intérêts intellectuels ne le furent pas.  Il était tout aussi passionné par la recherche de connaissances reliées au domaine naturel car, en 1863, son nom était le premier d'une liste de personnes désireuses de former une nouvelle société vouée à l'étude de la nature, la Natural History Society.

"Nous sous, signés, désirons développer la Natural History of the Ottawa et les ressources de la région avoisinante. Souscrivons nos noms en vue d'organiser une association par laquelle on pourra créer et préserver une collection de spécimens des différentes disciplines de l'histoire naturelle et la faire organiser pas une personne compétente et placer dans une salle pour exposition. Le 3 octobre 1863." (Notre traduction)

En octobre 1869, un comité conjoint du Bytown Mechanics' Institute and Athenaeum et de la Natural History Society recommanda la fusion des deux organismes et, en janvier 1870, le premier n'existait plus. De cette fusion est née la Ottawa Literary and Scientific Society qui, à son tour, a été  remplacée par le Ottawa Field Naturalists' Club en 1879 (officiellement incorporé en 1884). Il est intéressant de noter que plusieurs objets provenant de la région d'Ottawa, qui se trouvaient dans la collection du Musée canadien des civilisations, ont été déposés au musée de la Commission géologique du Canada, au début des années 1880 (Figure 2).  Les étiquettes de l'époque, qui accompagnent toujours ces pièces, indiquent qu'elles furent des dons de la Ottawa Literary and Scientific Society.

Introduction | Le docteur Edward Van Cortlandt | Comparaison des deux articles

Le fardeau de la preuve | Un appui en faveur de la thèse de Bédard's Landing

La certitude de T.W. Edwin Sowter | Autres considérations

L'article de la Bytown Gazette de 1843 | L'article de Van Cortlandt de 1853

Sources citées

Remerciements