À la fin du xixe siècle et au début du
xxe siècle, quelques fabricants de cigares font de la
publicité pour leurs produits dans les journaux, mais la plupart
comptent, pour leur publicité, sur le bouche à oreille, les
buveurs qui offrent les uns aux autres des cigares dans les bars et, en
particulier, l'étiquette intérieure de la boîte à
cigares pratiquant discrètement l'art de la vente.
![](images/cigar22.gif)
Pour vendre les cigares, les boîtes ouvertes sont disposées les
unes à côté des autres dans les vitrines. Les fabricants se
livrent une concurrence féroce pour attirer l'attention du client. Que
font-ils pour convaincre le client d'acheter son cigare plutôt que celui
de la boîte à côté?
Les fabricants ont recours, au point de vente, à une nouvelle forme de
publicité tapageuse utilisant la lithographie en couleurs un nouveau
procédé d'impression qui produit des teintes d'une vivacité
extraordinaire. Grâce à la lithographie, ils peuvent concevoir des
étiquettes aux couleurs éclatantes pour l'intérieur du
couvercle de la boîte. Ces étiquettes des
panneaux-réclames miniatures attirent le regard du client, d'ailleurs
presque toujours masculin, et lui donnent, à coup sûr, une raison
d'acheter le cigare.
Quel thème ou image incitera le client à acheter? Beaucoup de
fabricants misent sur les grandes questions de l'heure, les expressions à
la mode, les calembours et les images humoristiques, les représentations
de jolies femmes et de groupes ethniques exotiques, ou le culte croissant du
vedettariat en politique, dans les sports, les arts du spectacle et les forces
armées.
Au tournant du xxe siècle, la concurrence dans la
vente des cigares donne lieu à l'âge d'or de l'art des
étiquettes de boîtes à cigares au Canada. Les
étiquettes des cigares deviennent des uvres en soi qui
divertissent,
amusent, émoustillent et informent.
Comme les étiquettes regorgent d'images de leur époque
d'origine, elles sont aujourd'hui autant de vitrines sur le Canada et les
Canadiens de cette époque.
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