Premiers auditoires de Fred Penner
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est musicien, animateur pour enfants et défenseur de l’éducation de la petite enfance. Il est célèbre pour sa série télévisée primée Fred Penner’s Place, diffusée à l’échelle internationale pendant plus d’une décennie.
Fred Penner explique comment la fréquentation de nombreuses écoles dans différentes villes tout au long de son enfance, en raison de la carrière militaire de son père, l’a préparé à se produire devant un public.
Fred Penner: Comme je l’ai dit, mes années d’école primaire ont été volatiles parce qu’on déménageait souvent. Le mot "volatile" est peut-être trop fort, mais... je pense que de fréquenter autant d’écoles, a, curieusement, forgé mon potentiel d’interprète. J’y ai pensé tout au long de mon parcours parce que, souvent, je commençais l’école, on déménageait quelque part et à l’époque, il n’y avait pas de transport scolaire, on allait à l’école dans notre quartier. Donc un déménagement, une nouvelle école. On arrivait dans une école parfois un mois après la rentrée. Donc les amitiés étaient déjà établies. Je me souviens d'être souvent entré à l’école, et de me rendre au bureau du directeur : "Bonjour, enchanté" et tout ça. "Viens, on va rencontrer ta classe." J’entrais dans la salle, j’étais là devant 20 ou 30 enfants qui me regardaient. Ils me regardaient! L’enseignante disait : "Les amis, je vous présente Freddie Penner. Souhaitez-lui la bienvenue." et je disais, "Bonjour, content de vous rencontrer." Puis l’interaction commençait. J’étais là devant eux, ce n’était pas un public, mais je me retrouvais dans cette situation. Je n’étais pas le bouffon de la classe. J’étais un garçon plutôt sensible.
Fred Penner explique comment la mort de sa sœur et celle de son père ont eu une influence sur sa déc...
Fred Penner: J’approchais d'un point tournant de ma vie. J’avais fait beaucoup d’activités parascolaires à l’université, la chorale, des opérettes, du bénévolat avec des enfants aux besoins particuliers, dans des foyers d’accueil. Je commençais à créer une connexion musicale avec les enfants à ce moment-là. Puis ma sœur Susie, qui était trisomique, est décédée au début des années 1970, après la fin de mes études. Mon père était alcoolique et fumait beaucoup. Il n’avait pas la force de continuer à vivre. Il est mort un an après ma sœur. C’est à ce moment que j’ai réfléchi à ce que j’allais faire de ma vie. Je ne voulais pas devenir économiste mais j’ai eu la sagesse de faire de l’introspection, de repenser à ma vie jusque-là, et les seules choses qui me rendaient heureux, c’étaient la musique et de monter sur scène et j’étais assez bon à la guitare à ce moment-là. Donc je suis allé dans un bar local, le Balmoral Hotel. Leur salle de spectacle s’appelait le Cancan Lounge. Je suis allé. Pourquoi? Je ne sais pas. Quelqu’un a dû me le suggérer. J’y suis allé et j’ai auditionné pour le gérant. Il m’a dit, "Super, quand peux-tu jouer?" "Quand vous voudrez." J’ai joué un jeudi, un vendredi et un samedi soirs au Cancan Lounge du Balmoral Hotel, pour 25 dollars par soir, 75 dollars en tout. "Et c'était parti!" C'était un début et je n’ai jamais arrêté. J’avais beaucoup d’amis musiciens. On créait des pièces. On se produisait, je voyageais, et tout ça a fait boule de neige.
Fred Penner explique le processus de réflexion qui est intervenu dans la création de la vision conce...
Fred Penner: Confronté à l’idée de créer une série télévisée je ne savais pas par où commencer. Je ne comprenais pas ce que ça supposait. J’avais été scout quelque temps, quelques années seulement, et j’avais retenu l’idée de tracer son chemin. En marchant, s’il y a une branche, tu t’en sers pour faire une petite flèche au sol ou un symbole. "C'est quel type d’arbre? Est-ce qu’il manque un bout d’écorce? Et cette bûche?" On cherche des repères en cours de route pour se retrouver si on se perd. Je savais que je ne voulais pas faire une série dans le style, "Toc, toc. Entrez." Ça devait être une aventure. Chez les scouts on part toujours à l’aventure. On traverse un champ. On fait quelques tours de cet arbre, dans la série originale. On s'approche d'une clôture. Il y a une clôture rouge qui nous amène là-bas. On saute par-dessus. Il y a une rocher rouge et on monte dessus. Vous vous en souvenez. C’était une série de repères qui menaient à un billot... un billot caché. On soulevait les branches, personne ne regardait car, c’était un espace protégé, privé. On entrait, et c’était la séquence d’ouverture. Puis je sortais de l’autre côté, j’avais changé de vêtements par magie et on partait à l’aventure. Ce que j’aimais du concept c’était le parcours métaphorique que le téléspectateur devait suivre dans lequel il se sentirait protégé parce que c’était la seule façon d’entrer. Ce billot était la seule porte d’entrée et pour s’y rendre il fallait connaître le chemin. Une fois arrivée, c’était "Bonjour! Content de vous voir! Je vais chercher ma guitare et on va chanter ensemble." C’est devenu un bel espace à explorer.
Fred Penner parle de son respect pour les enfants et de ce que cela a eu comme influence sur son tra...
Fred Penner: J'ai un respect absolu pour l'humanité. J'ai aussi un grand respect pour l'enfant parce que les enfants sont tellement purs, tellement ouverts, c'est un peu comme : "Voilà! Voyez cette fabuleuse aventure et tout ce qu'il y a à découvrir. Qu'est-ce que vous allez découvrir aujourd'hui? Chaque jour est une occasion d'apprendre quelque chose de nouveau." Alors, je pense souvent que les enfants sont vraiment plus intelligents que les adultes parce que qu'à l'âge adulte, les œillères se mettent en place et on se concentre sur des petites boîtes. Tout devient compartimenté, alors que la beauté de la découverte et de la vulnérabilité de l'enfant est tellement plus ouverte et entière. C'est ce que je veux découvrir. Et... Quand on a commencé à faire de la télévision, c'était vraiment clair pour moi que la caméra devait être l'enfant. Je ne parle pas à... C'est impossible de penser qu'on peut aller dans les maisons de millions de gens, mais cet enfant-là le faisait. Alors, je regardais la caméra et je disais "Bonjour, comment ça va aujourd'hui? Viens, j'ai quelque chose à te montrer." Donc, on créait ce lien, et au fil de cette aventure, parfois, on tournait beaucoup d'émissions dans la même journée. Je pense qu'à l'apogée, on tournait cinq émissions de 15 minutes en un jour, c'était fou : changer de sujet, faire de nouvelles chansons, c'était assez délirant. Et parfois, j'étais fatigué, et je commençais à fermer les yeux. On pouvait sentir que mon énergie baissait. Le réalisateur, qui était dans la régie, appelait la directrice de plateau, qui était mon contact principal, et lui disait : "Va parler à Fred." Elle s'approchait de moi et disait : "Un enfant." "Ah, oui. J'ai compris."
Fred Penner parle du pouvoir de la musique et de sa prise de conscience sur la façon dont elle peut ...
Fred Penner: Le respect que j'ai pour les enfants, et ma confiance dans le pouvoir de la musique... Je suis sûr que vous avez entendu parler du concept, c'est assez clair : "Ne sous-estimez jamais votre capacité de faire une différence dans la vie d'un enfant." C'est peut-être un cliché, mais c'est tellement vrai. Vraiment, et je prends ça à cœur chaque jour. Chaque fois que je joue, je garde ça en tête. Je me lance et je crée ma musique, et je le fais le plus honnêtement et le plus lucidement possible. Et si... Si votre esprit la reçoit et la prend à cœur, si les parents la comprennent et la partagent avec leurs enfants, ça devient un mantra au cours de leur vie, une partie de leur... lexique... Est-ce que ça se dit? Alors c'est beau. Si ce n'est pas le cas, ça ne me regarde pas, dans un sens. Je fais ce que je fais de mon mieux, et je le fais avec le plus d'honnêteté, de lucidité et de joie possible, dans l'espoir que vous embarquiez et le partagiez.
Fred Penner parle des interactions avec les gens qui le chérissent et réfléchit à l’objet de sa musi...
Fred Penner: On m'aborde toujours avec le sourire, et une vraie... un peu de stupeur, dans un sens, mais une connexion très, très profonde. "Vous étiez mon enfance. J'ai grandi avec vous." Parfois, des larmes coulent, et on me dit : "Je peux vous faire un câlin?" Et ils s'approchent, ils veulent sentir ce qu'ils ont ressenti à l'époque. C'est très, très puissant. Puis les parents arrivent et disent : "Votre émission était la seule que je permettais à mes enfants. Merci pour ce que vous avez fait." Et les grands-parents me disent la même chose. Ils ont tous compris. Finalement, ils ont compris que je ne joue pas... je ne joue pas un jeu. J'honore ma sœur. J'honore mon développement, mon travail avec des enfants aux besoins particuliers. J'honore l'humanité, j'honore la beauté de la vie présente dans chaque esprit et qui a besoin d'être nourri, que nous devons tous encourager par nos actes, par nos paroles, avec les gens qui nous entourent, pas juste les enfants, mais chaque être humain. On doit être capable d'aller vers quelqu'un qui a fait quelque chose de très bien et lui dire : "C'était formidable. Ce que tu as fait était génial. Bravo!" "Oh, merci." Tout à coup, tu te sens un peu plus fort. Des accomplissements comme ça, dans une vie, ça peut être des petits riens, un dessin, quelque chose que tu as créé, mais si ta mère, ton père ou ton enseignant te disent : "Freddie, tu as fait ça?" "Oui." "C'est vraiment bien. Continue." "Ah bon? OK." Ces choses, inévitablement, dans une vie, peuvent être des balises, des repères qui peuvent rendre un être humain plus fort, plus positif.
Fred Penner chante sa chanson « No Secret », qui parle de sa vision de la vie.
Fred Penner: Il y a une chanson que j’aimerais partager avec vous. Ça s'appelle "No Secret". Elle a été enregistrée sur l'album "Moonlight Express". C'est une chanson à propos de ma perspective sur ce que cette vie a été pour moi. Ce n'est pas un secret, c'est tout autour de toi quand tu écoutes et que tu apprends ce qui est vrai. Qu'est-ce que le tonnerre? Pourquoi c'est si fort? Comment la pluie tombe d'un nuage? Tout a commencé le jour où tu es arrivé, quand tes sens ont pris vie. Chaud ou froid, haut ou bas, la première fois que tu as vu un oiseau dans le ciel. On apprend tous les jours. Quand tu joues, c'est le temps d'apprendre quelque chose de nouveau. Mesurer, construire, essayer de comprendre et découvrir ce qu'est la vie. Faire de la musique me remplit de joie. Je suis entouré d'une symphonie. Des mélodies flottent dans ma tête et disent : "Sors et joue avant l'heure du coucher". On apprend tous les jours. Quand tu joues, c'est le temps d'apprendre quelque chose de nouveau. Mesurer, construire, essayer de comprendre et découvrir ce qu'est la vie. On apprend tous les jours. Quand tu joues, c'est le temps d'apprendre quelque chose de nouveau. Mesurer, construire, essayer de comprendre et découvrir ce qu'est la vie.