Laura Sanchini, Ph. D., est la gestionnaire de recherche, histoire et expression culturelle, au Musée canadien de l’histoire. Folkloriste, conservatrice et spécialiste d’histoire orale, elle dirige le projet d’histoire orale Le Canada en mouvement du Musée.
Dévoilement du projet Le Canada en mouvement
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Laura Sanchini offre des perspectives sur le projet Le Canada en mouvement, en exposant son objectif et ses buts.
Laura Sanchini: Une partie du mandat du Musée canadien de l'histoire est donc de permettre aux Canadiens de mieux comprendre leur histoire et les personnes et événements importants qui ont façonné notre passé commun. Le Canada en mouvement donne la parole aux personnes qui ont fait exactement ça, afin que nous puissions mieux comprendre leur histoire et du travail qu'ils ont accompli.
Laura Sanchini, Ph. D.
Laura Sanchini, Ph. D., a rejoint le Musée canadien de l’histoire en 2015 en tant que conservatrice, Métiers d’art, design et culture populaire. Dans ce rôle, elle a supervisé la gestion intellectuelle de ces collections, y compris les acquisitions, la recherche originale, les expositions et les programmes éducatifs. Actuellement, elle dirige l’équipe de recherche sur le Canada contemporain. Laura Sanchini est titulaire d’un doctorat en ethnologie et folklore de l’Université Memorial, ce qui constitue la base de sa passion et de son expertise dans la culture de la vie quotidienne, la culture matérielle vernaculaire et l’histoire orale. Avant de se joindre au Musée, Laura Sanchini a travaillé en tant que spécialiste d’histoire orale au Musée canadien de l’immigration du Quai 21, où elle a parcouru le pays pour mener des entretiens avec des membres de communautés immigrantes et réfugiées.
Laura Sanchini: L'histoire orale est un champ d'étude, mais c'est aussi une méthode de collecte, de préservation et d'interprétation des histoires et des témoignages de personnes et des communautés. L'histoire orale est pratiquée par un très grand nombre de chercheurs dans différents domaines, de l'histoire à l'ethnologie à l'anthropologie. Bref, des chercheurs qui cherchent à mieux comprendre les expériences vécues, passées et présentes. Les entrevues que nous avons réalisées pour Le Canada en mouvement adoptent ce que nous appelons une approche fondée sur le récit de vie. Dans l'approche récit de vie, en tant que chercheur, on guide la personne interrogée tout au long de sa vie. Il s'agit donc d'une sorte de co-création d'une autobiographie orale des expériences vécues par le candidat.
Laura Sanchini: Nous avons différentes catégories pour Le Canada en mouvement. Celles-ci englobent tout, de la société civile à la philanthropie, des sports aux loisirs, en passant par la science et le gouvernement. Nous avons mis en place un processus de sélection qui fait appel à un comité interne et un comité externe. Nous proposons les candidats, nous en discutons, nous en débattons et nous parvenons ensemble à une conclusion sur les personnes que nous aimerions interviewer. Nous essayons d'être aussi transparents que possible quant à nos critères, à savoir que les candidats doivent avoir eu un impact démontrable sur notre société d'une manière ou d'une autre et d'avoir été reconnus comme tels.
Laura Sanchini: Pour les entretiens du projet Le Canada en mouvement, nous les avons filmés, ce qui est une expérience différente de ce que nous ferions normalement, c'est-à-dire utiliser un enregistreur numérique audio. C'est la raison pour laquelle le musée fait appel à de nombreuses divisions différentes. Par exemple, nous sommes en train de filmer cette entrevue et il n'y a pas que moi et l'intervieweur. Nous avons également un collègue de l'équipe audio-visuelle. C'est une installation assez importante avec plusieurs caméras, des lumières et de l'équipe sonore. Et cela n'arrête pas là. Une fois l'entretien terminé, nous travaillons avec des programmeurs web, des transcriptionnistes, des rédacteurs et bien d'autres encore. Il s'agit vraiment d'un projet multidivisionnel et multi-équipes pour passer du point A au point B.
Laura Sanchini: Au long de ma carrière, j'ai effectué presque 200 entrevues. Je pense que pour moi, ce que je retiens toujours d'une entrevue, que je l'ai menée ou pas, c'est à quel point les gens ordinaires peuvent être extraordinaires. Ce que je retiens le plus dans toutes les entrevues que j'ai effectuées, c'est qu'une personne peut faire un geste, un petit geste, un petit changement et ça peut effectuer un grand changement dans une société.