Artéfactualité, saison 2, episode 5.
0:02:00 Kim : Dans cet épisode d’Artéfactualité…
0:05:00 Kim : Peut-on changer la culture du plus vieux sport des Jeux olympiques d’hiver?
0:12:00 Kim : Vous écoutez Artéfactualité, une série de balados du Musée canadien de l’histoire. Je m’appelle Kim Thúy. Ensemble, nous allons explorer ce que les objets et les récits du passé peuvent nous apprendre sur qui nous sommes aujourd’hui. Qu’est-ce qui trouvera encore écho demain? Comment conservera-t-on le souvenir des évènements qui se déroulent autour de nous?
0:41:00 Kim : Jeux olympiques d’hiver. Calgary, 1988. Elizabeth Manley, 22 ans, s’élance sur la glace et salue la foule dans sa robe de patinage rose vif. Elizabeth était une concurrente sous-estimée à l’approche de ces Jeux. Des analystes pensaient qu’elle n’avait aucune chance de monter sur le podium. Mais Elizabeth a réalisé la performance de sa vie, remportant la médaille d’argent. Ce résultat est d’autant plus impressionnant que la pression était forte. Une semaine avant les Jeux olympiques, un journal d’Ottawa avait publié un article qui mettait en doute les chances d’Elizabeth.
1:24:00 Elizabeth : En gros, il disait plus ou moins que, parce qu’on m’avait diagnostiqué des problèmes de santé mentale, je n’allais pas être assez forte pour gagner une médaille. Et, entre les lignes, on disait que j’étais une dépense inutile pour Sport Canada et Patinage Canada.
1:37:00 Elizabeth : J’étais absolument dévastée.
1:38:00 Elizabeth : On a pris une photo. Nous venions d’acheter un chien, c’était un petit chiot, et on a pris une photo de moi avec mon chiot sur l’épaule et l’article disait « Manley manque de sérieux et ne gagnera jamais de médaille ».
1:50:00 Elizabeth : Tout l’article parlait de ma dépression, de mes problèmes de santé mentale et du fait que les gens avaient l’impression que je manquais de régularité lors des compétitions.
2:04:00 Kim : Six ans plus tôt, Elizabeth avait perdu un entraineur dont elle était très proche.
2:10:00 Kim : À la même époque, elle avait quitté sa famille à Ottawa pour aller s’entrainer à Lake Placid, dans l’État de New York.
2:16:00 Kim : L’isolement et le stress ont fait des ravages.
2:20:00 Kim : Cinq mois après son déménagement, Elizabeth avait perdu tous ses cheveux et pris 25 kilos.
2:26:00 Elizabeth : Dans les années 80, on ne parlait pas de santé mentale. Alors, quand j’ai essayé d’en parler et de raconter les nombreuses choses qui m’étaient arrivées, personne n’a voulu m’écouter. On ne voulait pas mettre l’enfant chérie du Canada et la santé mentale dans la même phrase. On m’a diagnostiqué comme dépressive, avec de l’anxiété, et j’ai fait une dépression nerveuse. Je me suis complètement effondrée physiquement. Les athlètes sont entrainés à être des individus durs, et pour y parvenir il faut se taire. On se tait, on cache les choses. On ne parle pas des problèmes que l’on traverse, parce qu’on ne veut pas que ses adversaires le sachent. Et vous ne voulez certainement pas que votre organisation le sache, parce que vous avez une place dans l’équipe et vous ne voulez pas la perdre s’il y a la moindre hésitation sur le fait que vous n’êtes pas mentalement prête à compétitionner dans un sport d’élite.
3:17:00 Chloe : Je dirais que, dans les journaux, on a un peu passé tout ça sous silence.
3:21:00 Kim : Chloé Ouellet Riendeau est conservatrice adjointe spécialisée dans l’histoire du sport au Musée canadien de l’histoire.
3:28:00 Chloe : On ne reconnaissait pas vraiment le fait qu’il s’agissait d’une dépression et on se concentrait plutôt sur les aspects physiques de la dépression, comme la prise de poids et la perte de cheveux, par exemple, qui étaient les deux aspects les plus mentionnés par les journalistes à l’époque. Et on disait : « oui, elle a des crises de nerfs ». C’est comme ça qu’on appelait ça, sans mentionner expressément la dépression.
3:49:00 Kim : Chloé veut aider à raconter l’histoire d’Elizabeth à travers un objet des Jeux olympiques de 1988 : la veste Équipe Canada d’Elizabeth.
3:58:00 Kim : Elle est rouge et blanc, avec des rayures sur les épaules et le mot « Canada » imprimé en gros caractères dans le dos.
4:05:00 Kim : Ce motif patriotique a pour but d’unir et de célébrer les athlètes d’Équipe Canada.
4:12:00 Kim : Mais lorsqu’il s’agit de leur couverture médiatique, leurs expériences sont partagées.
4:17:00 Kim : Les athlètes de patinage artistique sont souvent la cible de critiques pour leur apparence.
4:22:00 Chloe : Cet objet nous offre l’occasion de parler du patinage artistique et de toute l’esthétique qui entoure ce sport. Il suffit de regarder le type de vêtement que portaient les patineuses artistiques dans les années 1980, comme celui d’Elizabeth Manley. Mais aussi de voir comment les choses ont progressé jusqu’à aujourd’hui. C’est vraiment l’occasion d’examiner l’image corporelle et la façon dont nous la traitons à différentes époques, en particulier dans le sport, surtout dans ceux à caractère esthétique. Parce que nous savons que les athlètes d’élite subissent une certaine pression, mais il y a une pression supplémentaire exercée sur l’image corporelle des athlètes des sports esthétiques et cet objet, je pense, est une excellente façon d’aborder ce sujet.
5:07:00 Kim : Dans les années 80, qu’est-ce que des journalistes pouvaient écrire sur une patineuse artistique qu’on ne lirait pas aujourd’hui? Quel type de langage utilisait-on?
5:17:00 Chloe : L’accent était mis sur les courbes et même un corps musclé pouvait être critiqué, parce qu’il était peut-être jugé trop gros. Lorsqu’il y avait, par exemple, 2 kilos de trop sur un corps, c’était dit de façon directe, par exemple : « oh, regardez ce patineur ou cette patineuse artistique, il ou elle n’est pas à la hauteur de ses anciennes mesures. Il y a eu de la prise de poids ». Et on écrivait le chiffre de son poids actuel, au moment de la compétition. Et on disait, par exemple, « elle pèse 60 kilos. Elle est en surpoids. Va-t-elle pouvoir réussir avec tous ces kilos en trop? » Au lieu de se concentrer sur les performances du corps, sur ce qu’il était capable de faire, sur ses capacités, on se demandait à quoi ce corps ressemblait dans cette minuscule combinaison ou cette minuscule robe.
6:08:00 Kim : Elizabeth explique qu’elle a utilisé sa frustration, due à la fixation des médias sur son poids, pour s’entrainer.
6:15:00 Elizabeth : Pendant deux jours, je n’ai pas quitté mon pyjama. Je dormais toute la journée. Je mangeais tout ce qu’il y avait dans le réfrigérateur. Je compensais mes émotions. Et puis, au bout de 24 ou 36 heures, tout d’un coup, j’ai eu cette sorte de feu en moi et je me suis dit : « Non, je vais leur prouver. Je vais le faire ». C’est ainsi que j’ai pu transformer les défaites, les échecs, les critiques, les jugements en un feu qui m’a poussé à prouver que tout le monde avait tort.
6:48:00 Kim : Lorsque vous avez embarqué sur la glace et que vous avez remporté la médaille d’argent, qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit?
6:57:00 Elizabeth : Tout simplement que j’avais réussi. Nous avons toujours dit ça dans ma famille : « ma médaille, oui, c’est une médaille olympique d’argent, mais c’est une médaille d’or dans la vie. » Je me souviens d’avoir monté sur le podium ce soir-là et d’avoir pensé : « J’ai fait ça pour toutes les personnes qui ont souffert dans ce pays ». C’était un message assez puissant dans les années 80. Mais c’est ce jour-là que j’ai pris l’engagement de travailler avec les gens, de les aider et de parler ouvertement de ce que j’avais vécu, parce que je voulais les aider. Je me souviens que mon père m’a dit : « Pourquoi veux-tu écrire un livre? Pourquoi veux-tu parler de ça? » J’ai répondu à mon père que si cela aidait au moins une personne, c’était tout ce qui comptait. Cette personne pourrait être la prochaine Elizabeth Manley. Il y a des choses que je fais aujourd’hui, comme me donner le défi chaque jour de faire un compliment à une personne inconnue parce qu’on ne sait pas ce qu’elle vit. Et parfois, recevoir un compliment peut aider à traverser une semaine ou un mois. Je n’aurais peut-être pas mis les pieds sur la glace ce soir-là si quelqu’un ne m’avait pas arrêtée la veille du programme long pour me dire que j’étais une championne. C’était un parfait inconnu. Mais cela a changé toute la trajectoire de ma carrière, parce que j’étais très malade à Calgary, et je n’étais pas certaine de pouvoir tenir jusqu’à la dernière épreuve. Il s’agissait d’un entraineur de l’équipe canadienne de hockey. Je ne le connaissais pas du tout, mais il m’a dit que j’étais une championne et c’est tout ce qu’il m’a fallu. Il m’a donné les moyens d’agir, avec seulement quelques mots, et j’ai gagné le soir suivant. Et c’est ce que nous devons faire dans la société d’aujourd’hui. Nous devons comprendre que nos mots peuvent vraiment affecter ou propulser une personne.
8:43:00 Kim : Et avez-vous revu cette personne?
8:46:00 Elizabeth : Oh oui, ça doit faire 10 ans maintenant. Je ne l’avais pas revu depuis très longtemps à l’époque. J’ai été invité à faire une conférence à Calgary. Au milieu de mon discours, une dame est montée sur scène et a dit : « Je veux que vous vous retourniez ». Et sur un écran derrière moi, on a fait un zoom sur lui. Il n’avait aucune idée, Kim, de l’impact qu’il avait eu sur moi ce jour-là, lorsqu’il m’a croisée avant le programme long. Il y avait des larmes qui coulaient sur ses joues, et il a dit : « Je n’avais aucune idée que le fait de t’avoir croisée pendant deux minutes avait changé toute ta vie ». Et je lui ai répondu que c’était le cas. J’ai alors pu le remercier de tout cœur, parce qu’il a vraiment permis à Elizabeth Manley de sortir de l’ombre.
9:30:00 Kim : Vous défendez la cause de la santé mentale depuis de nombreuses années et vous avez généreusement témoigné de vos propres difficultés et de la manière dont vous les avez surmontées. Ces dernières années, nous avons vu un certain nombre d’athlètes de haut niveau parler publiquement de leurs propres problèmes de santé mentale. Que pensez-vous de la façon dont ces personnalités sportives, comme Simone Biles, Naomi Osaka et Michael Phelps, entre autres, ont été traitées par les médias et le public sportif?
10:01:00 Elizabeth : Tout d’abord, je suis très fière de ces personnes. Je suis très fière qu’elles aient pris position. Je suis très reconnaissante que de plus en plus d’athlètes aient le courage de dire : « Voilà ce que je vis, voilà ce qui s’est passé et j’ai besoin de prendre du recul ». Et ce que je vois, c’est que cela a pris énormément de temps. Je veux dire, cela fait, disons, 34 ans, 35 ans depuis les Jeux olympiques de Calgary? Il a fallu tout ce temps pour que les organisations, les médias et tout le monde comprennent que c’est une réalité. Ce n’est pas quelque chose où l’on peut simplement dire « eh bien, nous allons les retirer de l’équipe en raison de leurs problèmes ». Aujourd’hui, on aide ces personnalités sportives, on travaille avec elles. Et je suis très enthousiaste, parce que j’espère, à mon échelle, avoir contribué à ce changement en étant l’une de ces personnalités qui, vous savez, se sont manifestées et ont dit « voilà ce qui se passe et il faut que ça change, concrètement ». Je me rappelle la grande affaire de Simone Biles.
10:56:00 Kim : Simone Biles est l’une des plus grandes gymnastes de tous les temps.
11:00:00 Kim : Elle s’est retirée de plusieurs épreuves des Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo.
11:06:00 Kim : Simone a soudainement perdu sa concentration et sa confiance en elle.
11:11:00 Kim : Elle a pris un temps de repos pour travailler sur sa santé mentale avant de revenir à la compétition.
11:17:00 Elizabeth : J’avais beaucoup de respect pour elle parce qu’elle était en pleine compétition quand c’est arrivé. Elle a dit « Je ne peux pas, je ne peux pas le faire ». Et vous savez quoi? Le monde entier l’a soutenue. Cela m’a fait chaud au cœur, car c’est ce dont nous avons besoin. Et si vous regardez Simone Biles aujourd’hui, elle est meilleure qu’elle ne l’a jamais été. Alors, je suis vraiment heureuse de voir que la conversation est sur la table. Nous en parlons, heureusement. Je ne veux pas que les personnalités sportives passent par ce que beaucoup d’entre nous ont vécu, mais au moins elles sont conscientes et elles peuvent détecter les signes lorsque quelque chose est en train de se passer. Car si vous n’êtes pas dans de bonnes dispositions mentales, vous n’allez pas bien performer.
11:55:00 Kim : Aujourd’hui, vous êtes accompagnatrice personnelle agréée et vous entrainez des athlètes de patinage artistique et de hockey. Comment intégrez-vous la santé mentale dans vos enseignements?
12:06:00 Elizabeth : Beaucoup de parents me posent des questions à ce sujet, car, lorsque je commence une séance avec des enfants, je prends 5, 10 ou même 15 minutes pour leur parler avant même de commencer quoi que ce soit. Je veux que ces enfants se sentent en sécurité avec moi, et je veux savoir comment s’est passée leur journée. Quelque chose s’est passé à l’école? S’est-il passé quelque chose avant d’arriver à la patinoire? S’est-il passé quelque chose dans les vestiaires? Cela leur permet d’évacuer certaines choses qui pourraient les rendre mal à l’aise. Et lorsque ces enfants s’ouvrent, l’éthique de travail que j’obtiens par la suite de leur part est incroyable. C’est parce que les émotions ont été évacuées et qu’il leur est maintenant possible de se concentrer sur l’entrainement. En général, quand des enfants viennent me voir, je peux dire tout de suite si leur journée a été mauvaise. J’arrête alors la leçon et je leur demande ce qui se passe. Et comme mon histoire leur est familière, ces enfants se sentent en sécurité et peuvent me parler. Après ça, tout va vraiment bien. Alors, quand les parents viennent me voir et me disent : « tu lui as parlé pendant 10 minutes, tu sais ce qui ne va pas? » Je leur réponds que cela fait partie de l’entrainement.
13:19:00 Kim : En 2020, Patinage Canada a publié des lignes directrices axées sur la positivité corporelle. Que pensez-vous de ce que l’organisation tente d’accomplir?
13:31:00 Elizabeth : L’organisation essaie d’avoir des athlètes en meilleure santé. Non seulement on s’est penché sur la santé mentale, mais, avec l’image corporelle, on en est arrivé à un point où dans de nombreux sports, la gymnastique, le ballet… vous savez, pour beaucoup de sports, il y a encore des problèmes avec l’image corporelle. Et les gens qui pratiquent un sport empruntent de mauvaises voies pour être ce qu’ils pensent devoir être. J’ai travaillé pour un spectacle sur glace pendant trois ans. J’ai participé à 1 200 représentations et j’étais pesée chaque semaine. Si je prenais un kilo, je recevais une sanction. Et si je ne perdais pas le poids que j’avais pris dans les deux semaines, j’étais renvoyée. Voilà un exemple parfait de la façon dont les athlètes ou les artistes ressentent de la pression pour répondre à certains standards esthétiques. Et certaines personnes vont aller jusqu’à l’extrême pour atteindre un objectif de poids ou avoir une apparence précise. C’est ce que j’ai vécu tout au long de ma carrière, Kim. Les gens appelaient mon agent et lui demandaient « à quoi ressemble-t-elle en ce moment? ». Je ne fais qu’un mètre cinquante et j’ai beaucoup de muscles. Donc si je prends du poids, j’ai l’air un peu plus lourde. Mais la première question qui sort de la bouche de tout le monde, c’est : « à quoi ressemble-t-elle? » Et c’est là qu’il faut vraiment mettre un terme à cette façon de penser. Même à mon époque, Patinage Canada se présentait sans préavis à ma patinoire juste pour voir quel poids j’avais l’air d’avoir. Je pense que nous devons prendre conscience du fait que cela se produit dans le monde du sport. Et dans de nombreux sports. J’ai parlé à une lugeuse qui a été critiquée pour son poids. J’ai parlé à des gymnastes. J’ai parlé à des athlètes de ski alpin et autres personnes concernées par leur poids dans leur sport. Nous devons simplement laisser les athlètes être des athlètes.
15:23:00 Kim : Chloe Ouellet Riendeau affirme que les lignes directrices de Patinage Canada représentent un grand pas vers le changement de la culture du patinage artistique.
15:31:00 Chloe : Ces lignes directrices visent à promouvoir des pratiques et des comportements sains dans le cadre du travail avec les athlètes. Elles s’adressent donc aux membres du personnel entraineur et à toute personne se trouvant dans l’entourage des athlètes. Elles leur expliquent comment les aider et comment utiliser un langage, des pratiques et des comportements qui garantissent la protection des athlètes. Ces efforts visent donc réellement à protéger et à prévenir l’abandon des sports, car nous savons, en particulier chez les filles, qu’elles sont plus susceptibles d’abandonner le sport à la fin de l’adolescence. La santé mentale et l’image corporelle sont des facteurs clés qui expliquent pourquoi beaucoup d’entre elles décident d’abandonner le sport, parce que la pression est trop forte et qu’elles doivent prendre soin d’elles-mêmes. Donc, en mettant en place des directives, dans le sport lui-même, et en faisant en sorte que les gens sachent comment agir et comment être une personne positive dans la vie des athlètes, nous espérons qu’elles resteront dans le sport qu’elles aiment pratiquer.
16:33:00 Kim : Malgré les efforts déployés pour adopter un langage plus réfléchi, pensez-vous que les athlètes de patinage artistique entendent encore souvent du personnel entraineur ou les journalistes utiliser des mots comme « surpoids » ou « maigre » pour décrire leur physique?
16:46:00 Chloe : Je pense que c’est toujours le cas. Même s’il y a des lignes directrices. En effet, lors d’une étude, on a interrogé des athlètes de patinage artistique ayant récemment pris leur retraite, à propos de leur expérience dans le sport. Et, encore une fois, il a beaucoup été question de leur poids et de leur apparence. Beaucoup ont dit que cela avait mené à des troubles de l’alimentation et à des blessures, parce que si vous ne nourrissez pas votre corps correctement à cause des attentes en matière d’apparence, il y aura aussi des répercussions sur votre condition physique et, bien sûr, des problèmes de santé mentale à long terme, plus particulièrement chez les athlètes féminines. Une autre étude, réalisée en 2021, a montré que les athlètes féminines pratiquant des sports esthétiques subissent des violences émotionnelles du fait de la honte du corps. On a comparé les conséquences de cette honte de l’image corporelle à des symptômes ressemblant au syndrome de stress posttraumatique. Ce phénomène est donc toujours d’actualité.
17:49:00 Kim : Le patinage artistique étant un sport jugé entre autres sur les performances esthétiques, il n’est pas surprenant que les athlètes de ce sport se préoccupent de leur physique. Mais est-il possible de les aider à éviter cela?
18:04:00 Chloe : Oui, c’est possible si le sport lui-même, les organisations et les personnes qui entourent ces athlètes les aident à changer leur vocabulaire, à modifier leur façon de parler du corps, à se concentrer davantage sur les capacités du corps, sur ce qu’il peut faire, et moins sur son apparence.
18:24:00 Kim : Quel genre de conversations espérez-vous que cet objet d’Elizabeth Manley, cette veste, puisse inspirer au public du Musée?
18:33:00 Chloe : Au Musée, ce que nous essayons de faire lorsque nous racontons des récits sportifs, c’est d’aller au-delà des statistiques, des victoires et des échecs, et de dire que le sport fait partie de la culture canadienne. Même si vous n’êtes pas athlète, vous pouvez vous reconnaitre dans l’histoire d’Elizabeth Manley. En regardant cet objet, vous pouvez voir comment d’autres personnes ont eu des problèmes de santé mentale et en ont encore, mais aussi comment le dialogue est en train de changer. Et faire partie de ce changement peut aussi vous aider.
19:07:00 Kim : Et qu’est-ce qu’Elizabeth Manley espère que les gens verront?
19:11:00 Elizabeth : Que cette veste a été portée par une jeune fille à qui l’on avait dit qu’elle ne ferait jamais rien. Et que cette veste a permis de vivre l’un des plus grands moments de l’histoire du sport.
19:30:00 Kim : Merci à Elizabeth Manley, double championne olympique canadienne et médaillée d’argent en patinage artistique aux Jeux olympiques de 1988.
19:38:00 Kim : Merci également à Chloé Ouellet Riendeau, conservatrice adjointe spécialisée en histoire du sport au Musée canadien de l’histoire.
19:45:00 Kim : Merci d’avoir écouté Artéfactualité, une série de balados du Musée canadien de l’histoire. Je suis Kim Thúy.
19:54:00 Kim : Artéfactualité est produit par Antica Productions.
19:58:00 Kim : Ann Lang est la productrice.
20:00:00 Kim : Soobin Kim est recherchiste.
20:02:00 Kim : Laura Regher et Stuart Coxe sont chefs de production chez Antica.
20:07:00 Kim : Le mixage et la conception sonore sont assurés par Alain Derbez.
20:10:00 Kim : Jenny Ellison, Robyn Jeffrey et Steve McCullough du Musée canadien de l’histoire sont les chefs de production de ce balado.
20:19:00 Kim : Visitez musée de l’histoire point ca pour découvrir d’autres histoires, articles et expositions du Musée.
20:27:00 Kim : Pour plus d’informations concernant la veste Équipe Canada d’Elizabeth Manley, consultez les liens dans les notes du balado.
Version française par Power of Babel
Elizabeth Manley est interprété par Caroline Dubois
Directeur de plateau Olivier Couture
Traduction et adaptation par Caroll Cafardy
Ingénieure de son Olivier Couture
Mixage français par David Moreau
La chef de projet est Chantale Renée
Supervision par Eric Geringas