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Un avion blanc survolant un fond rouge au Musée canadien de l'histoire à Ottawa.

Passe-Partout : une émission qui a inspiré une génération

Artéfactualité, saison 2, episode 8.

Kim Thuy: [00:00:11] Dans cet épisode d’Artefactualité, nous plongeons dans la nostalgie télévisuelle en revenant sur une émission culte qui a inspiré une génération d’enfants québécois: Passe-Partout. Vous écoutez Artefactualité, une série de balados du Musée canadien de l’histoire. Je m’appelle Kim Thuy. Ensemble, nous allons explorer ce que les objets et les histoires du passé peuvent nous apprendre sur qui nous sommes aujourd’hui.

Kim Thuy: [00:00:56] À la fin des années 70, lorsque j’ai quitté le Vietnam pour m’installer au Québec, je ne parlais pas français. J’ai commencé à apprendre la langue en regardant l’émission pour enfants Passe-Partout. Aujourd’hui encore, chaque fois que j’entends parler de l’émission, j’éprouve un sentiment de bonheur et de douce nostalgie. Tout à coup, me voilà transportée dans notre petit appartement en train de regarder des marionnettes à la télévision. C’est le 14 novembre 1977 que les enfants québécois découvraient pour la première fois au petit écran des personnages qui allaient devenir leurs amis pour des années. Les jumeaux Cannelle et Pruneau, Passe-Montagne, Passe-Carreau et bien sûr, Passe-Partout. Chaque jour, le matin sur les ondes de Radio-Canada, et le soir sur les ondes de Radio-Québec, aujourd’hui Télé-Québec, l’univers de Passe-Partout allait entrer dans les foyers québécois et devenir un véritable phénomène de société. Ils seront entre 300 000 et jusqu’à 600 000 poussinots et poussinettes rivés devant leur téléviseur, à savourer cette émission d’une demi-heure, pédagogique mais jamais ennuyante pour autant. De 1977 à 1992, 289 épisodes seront produits par le ministère de l’Éducation du Québec et rediffusés sans interruption, contribuant à faire naître ce que l’on nommera la génération Passe-Partout. En plus, chose inédite dans l’histoire de la télévision jeunesse au Québec, la série Passe-Partout a été refaite avec de nouveaux comédiens et comédiennes et de nouvelles marionnettes pour les enfants d’aujourd’hui. Diffusées depuis le 25 février 2019, ces nouvelles émissions poursuivent la mission pédagogique et socio-affective de la série originale.

Kim Thuy: [00:03:05] Mais qu’est-ce qui faisait et qui fait encore la force de cette émission? J’en ai discuté avec Olivier Côté, conservateur au Musée canadien de l’histoire.

Olivier Côté: [00:03:16] La force de l’émission, c’est le rapport humain qui est établi vraiment entre les personnages et les enfants. Il y a vraiment un lien affectif qui est créé. Les personnages s’adressent directement aux enfants, s’adressent à leur intelligence. Que ce soit les fantaisistes comme Passe-Partout, Passe-Montagne, Passe-Carreau, que ce soit les marionnettes, toutes la famille de Cannelle, Pruneau, Perlin, Perline, Grand-papa Bi. Tous ces gens là, souvent, prennent le temps de parler à l’enfant directement, puis ils détruisent un peu le troisième mur, le mur invisible qu’on voit dans certaines autres émissions. Puis ce rapport, cette intimité là est vraiment établie, elle est valorisée. Tu sais, on veut que les enfants acquièrent vraiment des habiletés socio-affectives dans leur vie, qu’ils expriment leurs émotions, qu’ils fassent entendre leur voix. Cannelle, Pruneau, Perlin, Perline, c’est comme une sorte de mini téléroman pour les enfants, puis les enfants s’identifient aisément avec eux parce qu’ils vivent souvent les mêmes, les mêmes tracas au quotidien, des conflits. Puis c’est dans des décors, dans un environnement très québécois. Tu sais, si on est à Montréal, on est dans une ruelle, on est dans une garderie, puis avec Fardoche, bien on est à la campagne, on va à la cabane à sucre, tout ça, c’est tout des références culturelles québécoises auxquelles les enfants peuvent s’identifier. Puis ça, c’est vraiment un changement majeur par rapport à ce qui se faisait avant, où…

Kim Thuy: [00:04:39] J’écoute Olivier me raconter l’histoire des émissions pour enfants et il me fait réaliser à quel point Passe-Partout était ancré dans cette culture que je découvrais en tant que nouvelle arrivante. C’était très différent, par exemple, de Sesame Street, la populaire émission américaine qui a inspiré Passe-Partout. On était alors clairement à New York, dans un contexte typiquement américain. En l’écoutant, j’apprends aussi que même pour le Québec, avoir une émission pour enfants qui goûtait la culture québécoise représentait une vraie nouveauté.

Olivier Côté: [00:05:12] On était davantage dans une tradition, je dirais, de contes européens avec des émissions comme Bobino, Fanfreluche, La Boîte à Surprise, qui est davantage ancrée dans une tradition théâtrale et avec un Français peut-être plus soutenu. Donc, dans cette perspective-là, c’est ça qui est intéressant avec Passe-Partout, c’est qu’on est vraiment dans… Il y a une sorte de québécitude dans la langue, il y a une sorte de fierté de parler québécois. Une appropriation de ses références, mais aussi de sa langue. Et ça, ça passe dans une émission comme celle-ci, qui aurait été peut-être impossible à imaginer, peut-être dix ans avant.

Kim Thuy: [00:05:47] Pourquoi ce n’était pas possible avant? Parce qu’on assumait moins notre culture québécoise?

Olivier Côté: [00:05:52] C’est parce que la société québécoise n’était pas la même, j’oserais dire. Les gens qui étaient à la télé n’étaient pas les mêmes non plus. Dans les années 50-60, ce qu’on voit à la télé, beaucoup à Radio-Canada, c’est du théâtre pour enfants. Des gens qui font du théâtre pour enfants, que ce soit La Roulotte à Montréal avec Paul Buissonneau, ou… Ce sont tous des personnages issus du théâtre pour enfants qui s’inspirent directement de la Commedia dell’arte, de traditions théâtrales européennes. Et tous ces personnages là, en quelque sorte, ensuite, ont leurs émissions à la télévision. Puis, à partir des années 70, bien là, c’est une nouvelle génération d’acteurs, puis aussi une autre approche qui est mise de l’avant. Donc une approche qui est peut être moins dans la fantaisie, le divertissement, puis davantage ancrée dans la pédagogie, l’éducation. Donc, on est vraiment dans un autre monde télévisuel, mais un autre monde culturel aussi. Puis ça, c’est pas un hasard, ça s’explique sociologiquement, puis politiquement. Tu sais, on voit la montée du nationalisme québécois, on voit politiquement la montée au pouvoir du Parti québécois, notamment.

Kim Thuy: [00:07:07] Quand ma famille est arrivée au Québec en 1979, au départ, on n’a pas tout de suite eu accès à l’intérieur des maisons des gens. Alors pour moi, regarder Passe-Partout, c’était une façon de me familiariser avec la langue française, mais c’était aussi une façon d’entrer dans une maison québécoise. De voir comment les meubles étaient placés, de voir comment vivaient les familles québécoises, comment les enfants parlaient à leurs parents ou se parlaient entre eux. Je me souviens de la relation de Cannelle et Pruneau avec Grand-Papa Bi. Je trouvais ça fascinant, car dans ma culture vietnamienne, les enfants jouent moins avec les grands-parents. Mes grands parents étaient ceux qui nous donnaient des indications, qui nous transmettaient du savoir, mais ce n’était pas dans le jeu que ça se passait. C’est sans doute la raison pour laquelle le segment des marionnettes dans Passe-Partout, qui était vraiment l’équivalent d’un petit téléroman sur la vie de deux enfants de quatre ans, m’a autant marqué.

Kim Thuy: [00:08:07] J’ai eu l’immense bonheur d’entrer dans les coulisses de l’émission à travers les souvenirs du premier réalisateur de Passe-Partout, François Côté, qui m’a parlé de l’intention de départ de l’équipe de création de l’émission.

François Côté: [00:08:23] Donc les gens qui l’ont fait avaient en tête l’atmosphère d’une garderie, d’une classe de préscolaire. Donc la douceur, l’implication, l’émotion, le rassemblement des amis, bon tout ça. Alors, toute cette atmosphère là qui était espérée dans une garderie, a été transporté dans l’émission. Bon, c’est ce qui était leur intention au départ. Donc il y avait un mandat clair pour vous? Oui, puis c’est pour ça que j’utilise le mot mission. Les gens se sentaient personnellement en mission de créer quelque chose de vraiment substantiel pour les enfants.

Kim Thuy: [00:09:00] François Côté est celui qui réalisait en particulier le segment des marionnettes.

Kim Thuy: [00:09:05] Et les marionnettes, est-ce que c’était tourné en même temps que, bien pas en même temps, mais dans le même studio avec les adultes à côté, Passe-Partout Passe-montagne…?

François Côté: [00:09:16] Non, parce qu’on avait vraiment nos studios séparés des autres. Parce que la technique qu’on prenait pour enregistrer était tout à fait différente avec ceux qu’on appelait les fantaisistes à l’époque, donc les « Passes ». Eux enregistraient dans les studios avec des décors grandeur nature, donc pour des adultes. Les marionnettes, il fallait d’autres choses. Premièrement, il y avait des marionnettistes en dessous des marionnettes.

Kim Thuy: [00:09:38] C’est ça…

François Côté: [00:09:39] Ils étaient assis sur des petits tabourets avec des roulettes pour se déplacer à l’intérieur des quand même petits décors. Il fallait qu’ils se déplacent, mais il fallait qu’ils se déplacent pour des caméras.

Kim Thuy: [00:09:50] Ah!

François Côté: [00:09:51] Donc ils portaient sur eux un petit moniteur qui, à l’époque, c’était pas aujourd’hui, que tu mets ton téléphone et que tu vois… C’était des petits moniteurs vrais. Pour qu’ils puissent voir le résultat de leur travail à l’écran. Est ce que je suis trop à gauche, trop à droite, trop haut, trop bas?

Kim Thuy: [00:10:08] Aïe aïe aïe!

François Côté: [00:10:09] Alors c’est extrêmement difficile à faire, mais ils ont réussi haut la main. Vraiment, haut la…

Kim Thuy: [00:10:14] Est ce que les marionnettistes étaient aussi ceux qui parlaient pour les…

François Côté: [00:10:19] Non, ça c’était la grosse affaire. On a eu des discussions avec ça. Évidemment, un marionnettiste, on s’attend à ce qu’il anime sa marionnette, qu’il parle et qu’il la fasse bouger. Mais les textes étaient si denses et si précis qu’on se disait… Puis on voulait aussi que les marionnettes soient réelles dans leurs mouvements. Il a été décidé de les faire séparément.  Puis évidemment qu’on avait un risque de désynchroniser, de bon, tout ça. Mais c’est pas comme ça que ça s’est passé, parce qu’il y a eu une osmose entre les marionnettistes et les voix. Chaque marionnettiste qui avait deux ou trois marionnettes à faire… Bon, ils étaient trois en tout, pour tous les personnages. Et bien, c’était leurs personnages. Puis ils voulaient qu’ils soient beaux, ça fait qu’ils avaient l’oreille tendue. Ils connaissaient les textes, même s’ils ne les lisaient pas. Ils avaient les textes, ils les connaissaient. Donc ils savaient qu’il y aurait une surprise à tel moment. Ils savaient qu’il fallait qu’ils se retournent parce qu’ils voyaient quelque chose à tel instant. On répétait beaucoup quand même. Pas en studio, mais en salle de répétition. Mais je leur donnais tous, tous, tous les mouvements qui étaient pour arriver. Je leur donnais les positions de caméra, je leur donnais leurs plans. Le montage était fait d’avance.

Kim Thuy: [00:11:32] Donc c’était tourné, bien, pas en direct, mais je veux dire…

François Côté: [00:11:35] Oui, enregistré en direct.

Kim Thuy: [00:11:37] Avec les acteurs et actrices qui parlaient?

François Côté: [00:11:39] Avec les voix qui parlaient en même temps que les marionnettistes qui faisaient les mouvements des marionnettes en même temps que les caméras prenaient les plans en même temps que c’était enregistré avec la musique quand il y en avait et en même temps les bruitages.

Kim Thuy: [00:11:53] Bien oui, c’est vrai.

François Côté: [00:11:54] Alors imaginez-vous quand ils sont en automne dans une forêt avec Rigodon et le petit chien qui fait: « Wouf wouf ! » Ça, il y avait quelqu’un qui faisait le « Wouf », mais il y avait un bruiteur qui avait le pied dans un sac de feuilles et qui faisait les bruits de, je sais pas, le petit véhicule qu’ils avaient, etc.

Kim Thuy: [00:12:14] Et tout ça en même temps, et non pas après?

François Côté: [00:12:15] En même temps que le dialogue se faisait et que les caméras prenaient les émissions. À la fin, c’était prêt à présenter.

Kim Thuy: [00:12:22] Donc vous vouliez vraiment augmenter le degré de difficulté?

François Côté: [00:12:26] Non, en fait c’était pas… Non, c’est que le degré de difficulté vient du fait qu’on voulait que ce soit bon.

Kim Thuy: [00:12:33] Est ce que vous saviez dès le début, en fait, que Passe-Partout allait devenir un événement historique ou sinon, un object de l’histoire…

François Côté: [00:12:43] Pas de la grosseur que c’est devenu, non. Mais par contre, je savais que ça ne pouvait qu’être bon. Avec l’effort, le fondement de tout ça. Je savais que c’était pour être bon. Oh non, ça a été une aventure. On savait que c’était important, en tout cas. Dans ce sens là, on savait tous que c’était important. Puis qu’on voulait que ce soit un succès.

Kim Thuy: [00:13:05] Et bien voilà. J’en reviens pas que dans ma vie, j’aie la chance de rencontrer celui qui était au tout début à la création même de Passe-Partout. Qui a participé à la création.

[00:13:16] Ça a été vraiment une, c’est pas une création collective, non.

François Côté: [00:13:20] Ça a été un projet collectif et ç’a été une collaboration, je dirais, assez exemplaire entre les réalisateurs, les responsables pédagogiques, les administrateurs. Ça a été une belle production.

Kim Thuy: [00:13:34] Je pense qu’on peut considérer que Passe-Partout fait partie de notre histoire collective.

François Côté: [00:13:40] Ça oui.

Kim Thuy: [00:13:40] De la culture québecoise.

François Côté: [00:13:41] Tout à fait. Tout à fait, tout à fait, tout à fait. Et puis ça, évidemment, je suis très fier d’en avoir fait partie. Mais oui, tout à fait. Ça s’est avéré un phénomène de société.

Kim Thuy: [00:14:06] Chantale, est-ce que tu te considères comme faisant partie de la génération Passe-Partout?

Chantale Renée: [00:14:13] La génération Passe-Partout, est-ce que ça c’est un terme utilisé?

Kim Thuy: [00:14:17] Chantale Renée est une maman franco-ontarienne qui, comme plusieurs, a regardé Passe-Partout dans son enfance.

Chantale Renée: [00:14:24] C’est vrai?

Kim Thuy: [00:14:25] Oui, il y a un nom. Et je m’inclus dans la génération Passe-Partout. Quand je suis arrivée, j’étais déjà trop vieille, en fait, pour écouter Passe-Partout. J’avais dix ans, mais je devais apprendre le français et donc je me suis mise aux émissions de Passe-Partout. Et donc oui, oui. Je crois que si tu as écouté Passe-Partout quand tu étais petite, pendant très longtemps, tu peux te considérer comme faisant partie de la génération Passe-Partout, je crois.

Chantale Renée: [00:14:57] Bien, je me sens vraiment chanceuse, d’abord. Parce que ça a été, c’est vraiment une génération spéciale, mais c’est peut-être parce que je fais partie de ça que je dis ça, mais c’est des beaux souvenirs.

Kim Thuy: [00:15:08] Et donc, à part avoir regardé cette émission-là, selon toi, qu’est-ce qui nous rassemble, tous ceux qui ont écouté Passe-Partout ?

Chantale Renée: [00:15:17] Oh, bien la chanson thème. Aussitôt que ça joue, ça ramène des émotions, on dirait. Surtout parce que je suis mère maintenant, puis tu sais, la chanson thème est quand même très pareille. Donc ma petite fille, elle peut chanter la chanson et elle connaît les mots ou elle essaye au moins. Puis c’est comme quelque chose qu’on peut chanter… Je deviens émotionnelle en parlant de ça, mais c’est, c’est trop spécial. Puis c’est en français et c’est quelque chose qui est… Tu sais, j’habite à Toronto, puis le français, pour moi, j’ai été chanceuse de vivre dans une communauté à Ottawa très bilingue. Donc à Toronto, je trouve que c’est un peu plus difficile. Puis avec le français, il faut que tu le pratiques. Alors il faut des outils comme ça pour les enfants. Puis je trouve qu’il n’y en a pas assez. Alors oui, pour moi c’est quelque chose de… Tu sais, ça me rapporte à mon enfance, mais en même temps, c’est quelque chose que je peux partager avec ma petite fille.

Kim Thuy: [00:16:13] Quel âge a ta fille?

Chantale Renée: [00:16:15] Elle a presque quatre ans, oui.

Kim Thuy: [00:16:16] Et comment elle réagit à l’émission par rapport aux autres émissions? Est-ce que tu vois qu’elle l’écoute un peu différemment?

Chantale Renée: [00:16:23] Ça dépend de la journée. On est vraiment dans notre « era » de Frozen.

Kim Thuy: [00:16:31] Évidemment incontournable.

Chantale Renée: [00:16:34] Elle aime beaucoup Elsa en ce moment, mais il y a peut être trois mois, on était vraiment dans les émissions de Passe-Partout. Parce que ça change, elle est jeune. Fait que des fois c’est « Blippi », des fois c’est quelque chose d’autre. Mais c’est pour ça comme, pour moi, j’essaye toujours de rentrer des émissions en français pour que pour elle… Ce qui est important, c’est qu’elle entend d’autres personnes parler français parce qu’à la maison, c’est juste moi. Mon mari parle en anglais, il comprend le français, mais pour que ma fille soit bilingue comme moi, j’espère, elle va aller à l’école en français. Mais il faut que je répète tout en français. Fait que c’est beaucoup de travail comme parent. À la fin de la journée, je veux juste quelqu’un d’autre qui parle français dans ma maison. Fait que quand c’est une émission pour enfants, c’est… Oh, c’est encore plus génial! Donc je veux pas le pousser non plus, tu sais. Je lui demande: « Qu’est ce que tu veux regarder ? » Puis si elle veut regarder « Frozen », sure. Mais j’essaie de pousser les émissions en français quand je peux. Bien, merci beaucoup et merci de faire vivre Passe-Partout à Toronto. Contre vents et marées, contre Frozen.

Kim Thuy: [00:17:41] C’est difficile, mais si tu réussis, bravo.

Chantale Renée: [00:17:46] Ah, des fois, hein? C’est pas facile d’être parent.

Olivier Côté: [00:17:56] Pour le musée de l’histoire, puis pour moi, à titre de conservateur…

Kim Thuy: [00:18:00] Écoutons à nouveau Olivier Côté, conservateur au Musée canadien de l’histoire.

Olivier Côté: [00:18:05] …c’est une émission fondamentale dans l’histoire de la télévision. D’abord, c’est une émission qui avait un ancrage populaire immense et qui en a encore un aujourd’hui, qui a sa place donc, parce qu’elle fait partie du quotidien des gens. Et donc c’est une émission incontournable. La télévision aussi fait encore partie, justement, de notre culture. Bien qu’évidemment aujourd’hui, la télé et la consommation de la télé est beaucoup plus éclatée qu’elle l’était, avec toutes les plateformes de diffusion en continu. La télé est encore extrêmement éclatée, mais surprenamment, Passe-Partout demeure encore un ancrage populaire hyper important.

Kim Thuy: [00:18:42] Et dans 50 ans ou dans 100 ans, que pensez vous qu’on va retenir de Passe-Partout? Comment est-ce qu’on va en parler? Est-ce qu’on va encore en parler, de Passe-Partout?

Olivier Côté: [00:18:52] Bien, je pense qu’on va dire de Passe-Partout que c’est vraiment une œuvre éducative pionnière, empreinte d’humanité, qui transcende vraiment les époques.

Kim Thuy: [00:19:03] C’est vrai, quand on considère que 700 000 téléspectateurs et téléspectatrices étaient devant leur écran en 2019, pour la première de Passe-Partout nouvelle génération, on peut parler d’un phénomène de société qui transcende les époques. Plus de 45 ans après sa première diffusion, cette émission jeunesse qui voulait à l’origine aider les enfants québécois de milieux défavorisés à réussir leur entrée à l’école est devenue un ancrage culturel pour toute une génération de Québécois et de Québécoises qui l’ont regardé comme moi deux fois par jour. Une génération qui partage les mêmes références aux mêmes personnages, aux mêmes chansons, aux mêmes émotions.

 

Kim Thuy: [00:19:59] Merci au conservateur Olivier Côté, au réalisateur François Côté et à notre fière représentante de la génération Passe-Partout, Chantale Renée.

Kim Thuy: [00:20:10] Merci d’avoir écouté Artefactualité, une série de balados du Musée canadien de l’histoire, je suis Kim Thuy. Artefactualité est produit par Antica Productions, Laura Regehr et Stuart Coxe sont chefs de production chez Antica. Jenny Ellison, Robyn Jeffrey et Steve McCullough du Musée canadien de l’histoire sont les chefs de production de ce balado. Cet épisode a été produit par Power of Babel. À la recherche et à la réalisation de cet épisode, Steve Proulx pour 37ᵉ Avenue. Le mixage et la conception sonore sont assurés par David Moreau. Le chef de projet est Chantal Renée. Supervision par Eric Geringas. Visitez museedelhistoire.ca pour plus d’histoires, d’articles et d’expositions du musée. Et pour en savoir plus sur l’histoire de la télévision pour enfants au Canada, consultez les liens dans les notes de l’épisode.