Bien que volumineuse, la correspondance de Chris n’est pas inhabituelle. Parmi les dizaines de millions de migrants européens qui arrivèrent en Amérique du Nord, au XIX
e siècle et pendant la première moitié du suivant, nombreux furent ceux qui racontaient leurs expériences dans des lettres expédiées à leur famille et à leurs amis dans leur pays d’origine. La distance et la séparation forçaient bien des émigrants à écrire pour conserver des liens avec les gens qu’ils avaient quittés et donner un sens à leur nouvelle vie.
Un aspect important de la collection Bennedsen la rend particulièrement intéressante. Vers la fin de sa vie, Chris avait rapporté du Danemark beaucoup de lettres écrites à sa famille et à ses amis pendant ses premières années au Canada. C’est ainsi qu’on a accès aux échanges de l’émigrant danois avec les personnes laissées outre-mer, ce qui permet de partager à la fois ses expériences et la vie quotidienne de sa famille et de ses amis là-bas. On voit comment Chris était resté attaché à son pays et à ses racines, et pas seulement comment il s’était acclimaté à son pays d’adoption. Il avait eu une vie danoise avant d’en connaître une autre, différente, dans le Nouveau Monde.