De Charlottetown à Londres
Il est souvent dit que c’est en 1867 que le Canada est devenu un pays. Toutefois, en réalité, le Canada a changé au fil du temps pour devenir le pays qu’il est aujourd’hui, et il continuera d’évoluer. Une multitude de personnes, d’évènements et de lois ont influencé l’évolution du Canada. Le Statut de Westminster de 1931 et la Loi constitutionnelle de 1982, par exemple, sont deux des lois d’une importance primordiale qui ont aidé le Canada à obtenir son indépendance de la Grande-Bretagne.
La Confédération a eu lieu au terme d’un processus marqué par des discussions et des débats, tenus pour la plupart dans le cadre de trois conférences importantes :
- la Conférence de Charlottetown, en 1864, où les représentants des colonies ont discuté puis convenu, en principe, du concept de la Confédération;
- la Conférence de Québec, en 1864, où les représentants des colonies ont discuté des détails de l’entente et établi une version préliminaire de la Confédération qui proposait la façon dont chacune des provinces serait représentée au sein de l’assemblée législative;
- la Conférence de Londres, en 1866-1867, où les représentants des colonies et ceux du gouvernement impérial ont revu, modifié et transformé la version préliminaire en un texte constitutionnel, puis ont planifié la présentation de ce projet de loi aux deux chambres du Parlement britannique.
Durant ces conférences, les délégués ont débattu des avantages et des désavantages de la Confédération. Chacune des colonies avait son opinion sur la meilleure formule à adopter. Les partisans de la Confédération y voyaient trois avantages importants. Premièrement, les colonies seraient en mesure de se défendre plus efficacement si elles étaient unies. Les Américains représentaient une menace, en particulier dans le contexte de la guerre de Sécession (1861-1865), et cela suscitait des craintes concernant la sécurité des colonies. Deuxièmement, l’union faciliterait le commerce entre les colonies et le rendrait plus rentable. Troisièmement, la Confédération mettrait fin à l’impasse politique au sein de la Province du Canada, car elle permettrait de diviser le Canada-Est et le Canada-Ouest en deux provinces distinctes – le Québec et l’Ontario, respectivement – et de donner à chacune sa propre assemblée législative ayant compétence dans des domaines d’intérêt régional tels que la santé et l’éducation.
Les personnes qui s’opposaient au projet de Confédération craignaient principalement que le droit des francophones de conserver leur langue, leur culture et leurs institutions ne soit pas représenté adéquatement au sein d’une union élargie. Les colonies des Maritimes, plus petites, craignaient elles aussi que leur voix et leur identité soient perdues si elles s’intégraient au Canada.
Quatre colonies étaient représentées à la Conférence de Charlottetown : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Province du Canada (le Québec et l’Ontario d’aujourd’hui). Les délégués des colonies étaient tous des hommes blancs.
Explorez les efforts déployés pour concrétiser la Confédération en examinant la Conférence de Charlottetown, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique et le rôle de la première personne à occuper le poste de premier ministre du Dominion du Canada, le controversé sir John A. Macdonald.