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Récits de la Confédération

L’acheminement vers un gouvernement responsable

La Confédération était un élément d’un processus qui a commencé par des rébellions et des réformes.

Pendant la première moitié du xixe siècle, des membres des élites conservatrices locales nommés par la Couronne – appelés tories – monopolisaient le pouvoir politique dans chacune des colonies. Dans le Haut et le Bas-Canada (aujourd’hui l’Ontario et le Québec), des réformistes, menés principalement par des avocats, des journalistes et des médecins, ont essayé de changer le système par des moyens pacifiques et constitutionnels. En 1837 et 1838, l’échec de leurs tentatives pacifiques de réforme a conduit à des rébellions armées. Les forces gouvernementales ont écrasé ces soulèvements : 1 500 personnes ont été arrêtées, 250 déportées et 50 pendues.

En 1838, le gouvernement britannique a envoyé lord Durham et lui a demandé d’enquêter sur les causes des rébellions et recommander des réformes. Lord Durham a formulé trois recommandations : premièrement, accorder une plus grande autonomie gouvernementale au Haut et au Bas-Canada; deuxièmement, unifier ces deux colonies en une seule; troisièmement, assimiler les francophones du Bas-Canada, qui étaient, selon Durham, « un peuple sans histoire et sans littérature ». La Couronne a rejeté la première recommandation, mais elle a accepté les deux autres. En vertu de l’Acte d’Union (1840), le Haut et le Bas-Canada ont été unifiés, sous le nom de Province du Canada, avec une seule assemblée et un seul gouvernement. L’anglais est devenu la seule langue officielle, ce qui a enragé les francophones des deux provinces. En vertu de l’Acte, les deux régions – appelées désormais Canada-Ouest et Canada-Est – comptaient chacune un nombre égal de représentants au sein du gouvernement. Cela a attisé encore plus la colère des habitants du Canada-Est (principalement francophones), qui se plaignaient d’être sous-représentés, puisqu’ils étaient plus nombreux que ceux du Canada-Ouest. Ils ont exigé la « représentation proportionnelle à la population », un système selon lequel le nombre de représentants gouvernementaux est déterminé en fonction du nombre d’habitants.

En 1848, les réformistes ont finalement réalisé leur objectif lors de l’instauration d’un « gouvernement responsable » – un gouvernement qui devait rendre compte de ses actes à la population et qui dépendait du soutien d’une assemblée élue. Deux politiciens, Louis-Hippolyte La Fontaine, du Canada-Est, et Robert Baldwin, du Canada-Ouest, ont mis leurs différences culturelles et linguistiques de côté pour former le premier gouvernement élu par le peuple. C’est grâce à la mise en place d’un gouvernement responsable que les politiciens coloniaux ont pu parvenir à la Confédération deux décennies plus tard.

La population de colons a considérablement augmenté durant la première moitié du xixe siècle. Les nouveaux arrivants travaillaient dur pour transformer le paysage, tout en façonnant le tissu politique, culturel et social du futur Canada. Pour faire de la place aux colons à mesure que leur population augmentait, les Autochtones étaient chassés de leurs terres ancestrales. Ils ont connu une baisse d’influence dans les domaines du commerce et de la négociation, et ont perdu le statut d’alliés dont ils bénéficiaient au début du xixe siècle. La plupart des colons européens se croyaient supérieurs aux Autochtones sur le plan culturel et racial, et croyaient que les cultures de ces derniers étaient vouées à disparaître. Cette croyance a été à l’origine de politiques racistes visant à dominer et à assimiler les Autochtones au profit de l’expansion de la colonisation et de la culture européennes. Ainsi, les Autochtones n’ont pas été pris en considération dans le projet de Confédération envisagé. Les communautés autochtones n’ont pas été consultées, et leurs opinions n’ont pas été prises en compte dans les débats et les discussions qui ont eu lieu avant la Confédération.

Une caricature politique et deux évènements – l’incendie de l’édifice de l’assemblée législative à Montréal et des jets de pierres sur un gouverneur général – vous permettent d’en apprendre davantage sur l’idée controversée d’un gouvernement responsable.