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L’art de la réconciliation : témoignages de personnes survivantes des pensionnats pour Autochtones

La restitution des œuvres

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Je m’appelle Andrea Walsh et je suis professeure associée d’anthropologie et titulaire de la Chaire Smyth en arts et engagement à l’Université Victoria, en Colombie-Britannique.

Robert Aller était artiste, plus précisément il était peintre. Il a initié les cours parascolaires en peinture au pensionnat pour Autochtones d’Alberni. Né au Manitoba, il a séjourné à Montréal, puis s’est retrouvé à l’ile de Vancouver à Port Alberni dans les années 1950. Il a reçu une formation formelle, incluant un enseignement d’Arthur Lismer, membre du Groupe des sept.

Les personnes survivantes qui se rappellent ses cours ont le souvenir d’un homme aimable qui parlait avec douceur, et d’une personne qui leur posait des questions sur leurs idées. Une personne survivante a résumé son enseignement en disant, je cite : « Il ne nous disait pas quoi peindre. Il nous montrait comment utiliser la peinture. »

Je me suis impliquée dans la Collection Aller après que l’Université Victoria ait reçu des peintures d’Aller grâce à un don de sa succession. Lorsque l’équipe de conservation du musée de l’Université a recueilli ces œuvres, on leur a montré une vaste collection de créations d’enfants qu’Aller avait collectionnées et exposées, qui provenaient non seulement de la Colombie-Britannique, mais aussi du Manitoba et de l’Ontario.

Surtout, ces œuvres d’art avaient été créées par des enfants autochtones à qui il avait enseigné la peinture. L’équipe de conservation était au courant de mon travail avec les œuvres d’enfants autochtones, de mon intérêt et de mon engagement à rendre ces œuvres aux personnes qui les avaient créés ou à leurs familles. Et la famille d’Aller a décidé d’inclure les œuvres d’enfants dans la donation. Il faut noter que l’Université n’a pas ajouté ces œuvres à sa collection. Nous en avons pris soin tout en travaillant avec les communautés afin de faciliter leur retour.

Nous avons rendu des peintures aux personnes survivantes et à leurs familles avec leur propre aide et direction. Peu après qu’un relevé des peintures de la succession Aller ait été réalisé par le corps professoral et des groupes étudiants, nous avons reçu la permission de l’Université Victoria d’essayer de retourner les peintures aux personnes survivantes dont les noms figuraient sur les peintures.

Nous avons reçu la permission des chefs héréditaires d’amorcer ce travail en amenant les peintures à l’évènement régional de la Commission de vérité et réconciliation, tenu à Victoria. Les peintures ont été exposées, avec l’histoire de leur création ainsi que le projet émergeant de leurs retours aux personnes survivantes.

En travaillant avec des personnes survivantes qui en ont contacté d’autre par l’entremise de réseaux familiaux et communautaires, nous avons commencé à aviser les gens de l’existence de ces peintures et que nous, à l’Université, travaillions de pair avec les personnes survivantes du pensionnat d’Alberni. Ce groupe incluait des gens qui avaient eux-mêmes des peintures et d’autres qui n’en avaient pas, mais qui fréquentaient le pensionnat à l’époque où elles avaient été créées et qui connaissaient les enfants qui avaient assisté aux classes d’Aller.

Après que les peintures aient été vues par les personnes survivantes et le public en 2012, la CVR a financé un évènement commémoratif au printemps 2013, où nous avons officiellement remis les peintures aux personnes survivantes. Lors de cet évènement, il a été étonnant de constater qu’après avoir remis les peintures, la majorité des personnes survivantes ont demandé qu’elles demeurent à l’Université pour leur préservation. Et, un fait tout aussi important, ces gens ont demandé qu’on entame un travail d’initiatives éducatives à l’aide des œuvres d’art.

Au cours des 10 dernières années, des personnes survivantes, leurs familles et nous-mêmes à l’Université Victoria avons collaboré à de nombreuses expositions des œuvres d’art et nous donnons ensemble des présentations aux écoles et aux groupes d’intérêt public.

À l’automne 2023, les personnes survivantes ont lancé une société à but non lucratif avec l’appui de la faculté et la communauté étudiante de l’Université Victoria : la Société d’art et d’éducation des personnes survivantes du pensionnat pour Autochtones d’Alberni. La société a organisé son premier rassemblement des chandails orange en 2023, avec une exposition de peintures qui comprenait des visites pédagogiques pour les jeunes.

Le pouvoir des peintures réside dans leur création par des enfants. Elles représentent aussi, pour les personnes survivantes, un lien direct avec leur propre enfance. Les peintures ont été pour de nombreuses personnes une source de guérison de traumatismes. Et pour les familles, ces peintures sont souvent la seule chose qui reste aux enfants de l’enfance de leurs mères, de leurs pères ou de leurs proches.

Pour nous qui demeurons à l’extérieur de ces relations privées, les peintures sont une occasion de témoigner de la vie des enfants et de leurs conditions inimaginables dans les pensionnats. Leur puissance provient de ce qu’elles dépeignent, des scènes de la maison, des territoires, des proches, des cérémonies, des connaissances culturelles, ainsi que des rêves et des idées de leur avenir. Elles représentent des aspects de l’activité intellectuelle et de la créativité des enfants, que les pensionnats leur ont niés.

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Qui a dirigé le processus de restitution des peintures?


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Pourquoi lUniversité de Victoria na-t-elle pas ajouté ces peintures à sa collection permanente?


Précisions

Date mars 2024
Origine de l’objet Colombie-Britannique
Matériaux
  • Film
Source / No de référence

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • Cette vidéo met en vedette Andrea Walsh, professeure agrégée d’anthropologie et titulaire de la chaire Smyth en arts et engagement de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.
  • Walsh décrit comment des œuvres de personnes survivantes se sont retrouvées à l’Université de Victoria et comment elle a collaboré avec des personnes survivantes et leurs proches pour leur restituer les œuvres.
  • Walsh explique également pourquoi l’expression artistique des enfants constitue un témoignage historique précieux.

  • Cette vidéo met en vedette Andrea Walsh, professeure agrégée d’anthropologie et titulaire de la chaire Smyth en arts et engagement de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.
  • Walsh décrit comment des œuvres de personnes survivantes se sont retrouvées à l’Université de Victoria et comment elle a collaboré avec des personnes survivantes et leurs proches pour leur restituer les œuvres.
  • Walsh explique également pourquoi l’expression artistique des enfants constitue un témoignage historique précieux.

Sommaire

  • Cette vidéo met en vedette Andrea Walsh, professeure agrégée d’anthropologie et titulaire de la chaire Smyth en arts et engagement de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.
  • Walsh décrit comment des œuvres de personnes survivantes se sont retrouvées à l’Université de Victoria et comment elle a collaboré avec des personnes survivantes et leurs proches pour leur restituer les œuvres.
  • Walsh explique également pourquoi l’expression artistique des enfants constitue un témoignage historique précieux.

Éléments essentiels

Cette vidéo met en vedette Andrea Walsh, professeure agrégée d’anthropologie et titulaire de la chaire Smyth en arts et engagement de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.

Walsh décrit comment les œuvres de personnes survivantes des classes d’art de Robert Aller se sont retrouvées à l’Université de Victoria, ainsi que le processus minutieux de restitutions de celles-ci aux personnes survivantes et à leurs proches, dirigé par les personnes survivantes elles-mêmes.

Walsh explique également pourquoi l’expression artistique des enfants est une source historique si précieuse.


Description exhaustive

Cette vidéo met en vedette Andrea Walsh, professeure agrégée d’anthropologie et titulaire de la chaire Smyth en arts et engagement de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.

Walsh décrit comment des œuvres de personnes survivantes des classes d’art de Robert Aller se sont retrouvées à l’Université de Victoria, ainsi que le processus minutieux de restitution de celles-ci aux personnes survivantes et à leurs proches, dirigé par les personnes survivantes elles-mêmes. Grâce à l’appui de la Commission de vérité et réconciliation, la restitution des œuvres en 2013 a donné lieu à une collaboration fructueuse et constructive, qui a donné lieu à des expositions, des programmes éducatifs et des partenariats partout au pays.

Enfin, Walsh parle de l’importance des activités artistiques des enfants pour les communautés et la réconciliation.

« De diverses manières et pour différents publics, la création artistique chez les enfants est une forme de témoignage ou une affirmation de leur vie et de leurs pensées. En tant que témoignages de la vérité, ces œuvres sont importantes. »

« Elles sont importantes pour les familles et les communautés, et elles doivent l’être pour l’ensemble de la population canadienne. Et le Canada devrait considérer la production artistique des enfants comme un témoignage officiel de l’expérience humaine. »


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