La crise d’Octobre : La répression des libertés
À la fin des années 1960, le Québec et le monde ont connu des soubresauts, pacifiques ou violents, enracinés dans une volonté de changement. Montréal n’a pas été épargnée par l’agitation sociale. Les grèves et les manifestations, souvent marquées par la violence, se sont intensifiées, obligeant les autorités à adopter une attitude plus dure. Les gens dénonçaient le capitalisme, la domination anglo-américaine, le racisme, la guerre du Vietnam, etc. La maison du maire Jean Drapeau a été ciblée par une bombe en septembre 1969.
Le Front de libération du Québec (FLQ) était un mouvement formé en 1963. Ses principaux objectifs étaient d’assurer l’indépendance du Québec et de créer un État socialiste. L’approche du Front était radicale et violente. Le 13 février 1969, une « super-bombe » du FLQ a blessé 27 personnes à la Bourse de Montréal. À la fin de 1970, le FLQ avait lancé plus de 200 attentats à la bombe et volé des armes, des explosifs et de l’argent. Les activités du FLQ ont causé neuf morts.
En octobre 1970, le FLQ a procédé à deux enlèvements politiques : du jamais vu en Amérique du Nord. Par conséquent, le gouvernement fédéral a invoqué la Loi sur les mesures de guerre pour la troisième fois dans l’histoire du Canada et pour la première fois en temps de paix.
Voici une brève chronologie des évènements phares de la crise d’Octobre :
5 octobre 1970 : Enlèvement du diplomate britannique James Cross
10 octobre 1970 : Enlèvement du ministre québécois Pierre Laporte
15 octobre 1970 : Déploiement de l’Armée au Québec
16 octobre 1970 : Recours à la Loi sur les mesures de guerre
17 octobre 1970 : Mort de Pierre Laporte
3 décembre 1970 : Libération de James Cross
3 décembre 1970 : La Loi concernant l’ordre public remplace la Loi sur les mesures de guerre
4 janvier 1971 : L’Armée quitte le Québec
20 avril 1971 : Expiration de la Loi concernant l’ordre public
Les gouvernements et l’opinion publique ont exigé une réponse décisive à la menace du FLQ, bien que plusieurs aient protesté contre la suspension des libertés civiles engendrée par la Loi sur les mesures de guerre. Même si tout le monde traversait la même crise politique, chaque expérience était très personnelle. La protestation contre les mesures de guerre s’est exprimée avec conviction au Québec auprès de la jeunesse intellectuelle de gauche, largement indépendantiste. Des voix dissidentes provenaient aussi du Canada anglophone. Sans appuyer le FLQ ni l’indépendance du Québec, ces anglophones exigeaient le maintien des libertés fondamentales.
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