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Récits de la Confédération

Eastern Chronicle 3 juillet 1867

Document

a page of a newspaper from 1867.

a page of a newspaper from 1867.

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Activités

REGARDER

Lisez la traduction des avis de mariage, de naissance et de décès publiés dans ce journal. Elle est présentée ci-dessous. Selon vous, s’agit-il de véritables annonces, ou sont-elles fictives ? Expliquez votre raisonnement. Lisez le contexte historique ci-dessous pour vérifier votre réponse.


PENSER

Faites une liste de tous les mariages, naissances et décès annoncés. S’il s’agit d’avis fictifs, selon vous, qu’essayait de dire dans chaque cas la personne qui les a rédigés?


PENSER

Croyez-vous que la publication d’avis satiriques (moqueurs) comme ceux-là est une façon efficace de communiquer un message? Expliquez votre réponse.

Indice : Tenez compte de la période durant laquelle le journal a été publié. Par quels autres moyens les gens obtenaient-ils de l’information à cette époque? 


FAIRE

Choisissez un sujet d’actualité politique, sportive ou culturelle et rédigez vous-même un texte satirique annonçant un mariage, une naissance ou un décès!


Précisions

Date 3 juillet 1867
Origine de l’objet Maritimes
Matériaux
  • Papier
  • Encre
Source / No de référence Les archives publiques de la Nouvelle-Écosse

Transcription

MARIAGE. 

Lundi dernier, au matin, à Ottawa, officié par le Parlement britannique, assisté des Rebelles canadiens, des Annexionnistes et des Traitres à la nation. Dans toute sa beauté estivale, la jeune et jolie Nouvelle-Écosse a été mariée à son « grand frère », le Canada. En contradiction avec tous les principes de la Liberté, la jeune femme a été forcée à accepter ce qui sera une malheureuse union, aux dires de ses amies. Elle était belle et riche. Son prétendant était vieux, grincheux et au bord de la faillite, et il abritait sans cesse des personnes odieuses aux yeux de Mme Brittania, et éclatait fréquemment en crises de rage rebelle.  

 NAISSANCE 

Lundi dernier, au matin, est né prématurément, à 12 h 5, le Dominion du Canada. Ce prodige illégitime est connu sous le nom de la Confédération, l’enfant monstrueux, et est appelé par un de ses heureux parents, D’Arcy McGee, « le squelette d’un Empire ». On dit que sa chair et ses tendons se sont corrodés, car l’enfant est tombé plusieurs fois dans du champagne et du brandy durant des périodes de « festivités prolongées ». Le squelette du monstre est affreusement long, mais très mince et étroit, en particulier à la hauteur de la poitrine. L’on craint qu’il ne vive pas longtemps, son état de santé étant déjà précaire, et il risque de se faire dévorer par des animaux cannibales appartenant à Oncle Sam. La tête – la Nouvelle-Écosse – est la seule partie de son corps qui présente de vrais signes de vitalité. Et, étrangement, plusieurs éminents médecins sont d’avis que la tête doit et sera séparée du reste du squelette, ce qui lui permettra de croître et de s’épanouir en un homme en santé, et de se montrer un digne descendant de Mme Brittania.   

DÉCÈS  

À minuit le dimanche 30 juin, John Bluenose, qui a fêté ses 118 ans le 21 du mois. Durant sa vie longue et prospère, le regretté était un homme très respecté. Ces dernières années, ses vastes ressources et ses moyens d’accumuler de la richesse avaient, malheureusement, suscité l’envie d’hommes corrompus dans l’hémisphère Nord. On dit que son décès prématuré et inopiné a été précipité par certains de ses propres enfants – le docteur « Sac-de-Poison » et trois membres de la profession juridique, qui depuis peu étudient le charlatanisme, et dont ce parent aimant avait pleinement comblé les besoins, sans toutefois les contenter. Le décès soudain de ce vieux gentleman est déploré par la grande majorité de ses fidèles amis. Il n’appartient pas aux chrétiens endeuillés de prédire l’avenir, mais le décès injuste de leur regretté ami fait l’objet de grandes préoccupations et incertitudes relativement à son bien-être futur. Ses restes ont été remis au Canada en vue de leur enterrement, et la grande richesse du défunt y a également été furtivement transférée par ses présumés meurtriers. La dépouille sera suivie jusqu’à son lieu d’inhumation par quelques-uns de ses enfants renégats, accompagnés de D’Arcy McGee et de Monsieur Cartier, dont les têtes ont été mises à haut prix par les amis du vieux gentleman en Angleterre. Nous croyons comprendre qu’un testament a été établi il y a de nombreuses années par un ami professionnel en Grande-Bretagne, lequel transmet sa richesse et ses ressources incalculables à ses fidèles enfants en Nouvelle-Écosse, lui qui ne pouvait deviner que des mains parricides et rebelles écourteraient sa vie, n’a pas eu le temps de leur demander leur consentement, suppliant pourtant ses assassins de lui donner l’occasion de le faire. Les amis endeuillés du vieux gentleman demandent à ses créanciers (autres que ceux ici mentionnés) de faire parvenir leurs comptes, dûment attestés, à Adams G. Archibald, liquidateur de la succession, ou au président et secrétaire des États-Unis, qui seront prêts, cinq ans après, à apurer les comptes. – Non requiescat in pace (il ne repose pas en paix). 

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • Voici un extrait d’un journal publié en Nouvelle-Écosse deux jours après l’entrée en vigueur de la Confédération.
  • Au moyen d’avis de mariage, de naissance et de décès – qui sont habituellement des annonces destinées à la communauté – le journal se moque de la Confédération. Le journal annonce le « décès » de la Nouvelle-Écosse le 30 juin 1867, le jour où elle a été intégrée au Dominion du Canada.
  • La page met en relief le sentiment anti-Confédération de certains Néo-Écossais.

  • Voici un extrait d’un journal publié en Nouvelle-Écosse deux jours après l’entrée en vigueur de la Confédération.
  • Au moyen d’avis de mariage, de naissance et de décès – qui sont habituellement des annonces destinées à la communauté – le journal se moque de la Confédération. Le journal annonce le « décès » de la Nouvelle-Écosse le 30 juin 1867, le jour où elle a été intégrée au Dominion du Canada.
  • La page met en relief le sentiment anti-Confédération de certains Néo-Écossais.

Sommaire

  • Voici un extrait d’un journal publié en Nouvelle-Écosse deux jours après l’entrée en vigueur de la Confédération.
  • Au moyen d’avis de mariage, de naissance et de décès – qui sont habituellement des annonces destinées à la communauté – le journal se moque de la Confédération. Le journal annonce le « décès » de la Nouvelle-Écosse le 30 juin 1867, le jour où elle a été intégrée au Dominion du Canada.
  • La page met en relief le sentiment anti-Confédération de certains Néo-Écossais.

Éléments essentiels

Dans les Maritimes, l’opinion publique était divisée sur le sujet de la Confédération. En Nouvelle-Écosse, certaines personnes, dont Joseph Howe, politicien bien connu, étaient d’avis que la Confédération nuirait à l’indépendance et à la prospérité de la province. Cependant, Charles Tupper, premier ministre de la province, a fait entrer la Nouvelle-Écosse dans l’union.

Cette page est tirée de l’édition du 3 juillet 1867 de l’Eastern Chronicle, journal de la Nouvelle-Écosse. Au moyen d’avis de mariage, de naissance et de décès, le journal se moque de la Confédération. Essentiellement, le journal annonce que la Nouvelle-Écosse libre et prospère est décédée le 30 juin 1867, le jour où elle a été intégrée au Dominion du Canada.


Description exhaustive

Dans les Maritimes, l’opinion publique était divisée sur le sujet de la Confédération. L’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve n’ont adhéré à l’union qu’en 1873 et 1949, respectivement.

En Nouvelle-Écosse, Joseph Howe, journaliste renommé, politicien et fervent défenseur du gouvernement responsable, était d’avis que la Confédération nuirait à l’indépendance et à la prospérité de la province. Malheureusement pour lui, le premier ministre Charles Tupper a fait entrer la Nouvelle-Écosse dans l’union quelques mois seulement avant que la Ligue anti-Confédération dirigée par Howe remporte la quasi-totalité des sièges de la Nouvelle-Écosse à la première élection fédérale.

Tirés de l’Eastern Chronicle du 3 juillet 1867, ces avis de mariage, de naissance et de décès sont des textes satiriques contre la Confédération. Par exemple, l’avis de décès est consacré à « John Bluenose », qui est mort sur le coup de minuit le 30 juin 1867. « Bluenose » était un sobriquet des Néo-Écossais, et la date du décès est le jour où la Nouvelle-Écosse est entrée dans la Confédération.


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