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L’art de la réconciliation : témoignages de personnes survivantes des pensionnats pour Autochtones

Récit de Dennis Thomas

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Transcription

Mon nom est Dennis Thomas. Je viens d’une place qui s’appelle Clo-oose, sur la côte ouest de l’île de Vancouver.

Je suis allé au pensionnat en 1960. Au début, je pensais que c’était bien parce que mes frères et mes sœurs étaient déjà là. J’avais trois grands frères et deux grandes sœurs à ce temps-là. Et ils allaient tous là. Je voulais vraiment y aller parce que je pensais que c’était là que tout se passait. Quand j’y suis finalement allé, j’étais trop petit pour leurs vêtements et leurs souliers, alors ils m’ont retourné à la maison. J’étais déçu.

Jusqu’en quatrième année, quand on a commencé à faire des peintures, je pensais que l’école était correcte. Mais après, ça a changé, c’est devenu quelque chose que je n’aimais pas du tout. Parce que j’ai appris qu’il y avait plein d’abus qui se passaient là. C’est là que j’ai été abusé moi-même et après ça, je voulais seulement retourner à la maison. Mon père a appris ce qui se passait là-bas. Il nous a sortis en 1968.

C’est une peinture que j’ai faite en 1964, je pense. J’avais neuf ans. M. Aller, notre professeur d’art, il nous disait de peindre quelque chose qui décrirait notre culture, notre éducation. Dans ma famille, on avait un rideau et j’ai essayé de le mettre dans ma peinture. La peinture que j’ai, c’est un louveteau, et un loup adulte au milieu. Mon père m’avait expliqué qu’il y avait deux loups frères, l’un vivait près de la mer, l’autre vivait sur la terre. Et ils travaillaient plus ou moins ensemble. Et ils ont appris à connaitre leurs territoires. Ils ont appris à connaitre leurs territoires si bien qu’ils pouvaient changer de place et s’enseigner des trucs sur comment vivre. Et en bas, j’ai essayé de mettre l’entrée du lac Nitinat, pour montrer d’où je viens. Pour moi ça représente notre culture. Comment on a été élevés et la manière qu’on aurait dû être élevés. Pas comme ce qu’ils nous enseignent au pensionnat. Mes propres enfants en connaissent beaucoup sur notre culture. Et cette peinture m’a plutôt aidé à leur expliquer.

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Activités

Réfléchir

Après avoir écouté le récit de cette personne survivante des pensionnats et contemplé l’œuvre d’art qu’elle a produite pendant son séjour au pensionnat, réfléchissez au changement que ce récit et cette œuvre d’art ont provoqué en vous. 

Que signifie pour vous le fait d’avoir entendu ce récit et ces vérités personnelles? 

Quels sentiments et émotions ressentez-vous? Est-ce que cela vous inspire, vous met en colère, vous choque, vous gêne, vous attriste? 

Comment ces sentiments pourraient-ils vous inciter à agir ou à envisager autrement le Canada et la réconciliation? 


Faire

Pensez à un moyen de partager ce dont vous avez été témoin en prenant connaissance de l’œuvre d’art et de la vidéo de cette personne survivante. 

Parlez de ce que vous avez vu à des camarades ou à des membres de votre famille. 

Rédigez un paragraphe ou un article de journal sur ce que vous avez vu, entendu et ressenti à l’égard de ce récit. 

Créez une œuvre d’art liée à ce dont vous avez été témoin. 


Précisions

Date 2015
Origine de l’objet Québec
Matériaux
  • Film
Source / No de référence MCH 2017.147

Contexte historique

Choisissez parmi les trois niveaux suivants celui qui correspond à vos besoins.

  • Dennis Thomas est membre de la Première Nation des Ditidaht, sur l’ile de Vancouver.
  • Au début des années 1960, il est allé au pensionnat pour Autochtones d’Alberni, que son frère et sa sœur avaient fréquenté avant lui.
  • Sa peinture représente deux loups et s’inspire d’une histoire que lui racontait son père.

  • Dennis Thomas est membre de la Première Nation des Ditidaht, sur l’ile de Vancouver.
  • Au début des années 1960, il est allé au pensionnat pour Autochtones d’Alberni, que son frère et sa sœur avaient fréquenté avant lui.
  • Sa peinture représente deux loups et s’inspire d’une histoire que lui racontait son père.

Sommaire

  • Dennis Thomas est membre de la Première Nation des Ditidaht, sur l’ile de Vancouver.
  • Au début des années 1960, il est allé au pensionnat pour Autochtones d’Alberni, que son frère et sa sœur avaient fréquenté avant lui.
  • Sa peinture représente deux loups et s’inspire d’une histoire que lui racontait son père.

Éléments essentiels

Dennis Thomas est membre de la Première Nation des Ditidaht, sur l’ile de Vancouver. Il a suivi ses frères et sœurs au pensionnat autochtone Alberni au début des années 1960.

Sa peinture représente deux loups et se rapporte à une histoire que son père lui racontait lorsqu’il était enfant. Les loups symbolisent l’importance du territoire et de l’eau pour les communautés côtières et les enseignements de celles-ci, que Thomas transmet aujourd’hui à ses propres enfants.


Description exhaustive

Dennis Thomas est membre de la Première Nation des Ditidaht, sur l’ile de Vancouver. Il a fréquenté le pensionnat d’Alberni au début des années 1960.

Dans cet entretien, Thomas se souvient qu’il était impatient d’aller au pensionnat parce que ses frères et sœurs y allaient déjà. Il a rapidement changé d’avis quand il a été témoin et victime des violences physiques et sexuelles perpétrées par la direction et le personnel enseignant. Sa peinture représente deux loups et se rapporte à une histoire que son père lui racontait lorsqu’il était enfant.

« Selon moi, elle représente notre culture. Les enseignements que nous avons reçus et la façon dont on aurait dû nous élever. Pas l’éducation reçue dans les pensionnats. Mes propres enfants connaissent bien notre culture. Cette peinture m’a aidé à la leur transmettre. »


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